Ubuntu. Comment installer Nemo sans Cinnamon et remplacer Nautilus

Je vous avais expliqué comment installer Nemo, le gestionnaire de fichiers de Linux Mint, dans Ubuntu depuis la 12.04, mais une nouvelle version patchée avec la prise en charge des Quicklists et une bien meilleure intégration dans l’environnement Unity vient de faire son apparition. Elle est toutefois un peu moins officielle, puisque comme mentionné, c’est une version patchée et modifiée de Jacob Zimmermann, dans laquelle les dépendances à Cinnamon ont été retirées. Résultat : Nemo peut être utilisé pour remplacer totalement Nautilus dans Ubuntu.

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Avec toutes ses belles fonctionnalités dignes d’un véritable gestionnaire de fichiers haut de gamme, Nemo me paraît aujourd’hui absolument incontournable, et a des années d’ergonomie du toujours plus simplifié et régressif « Fichiers » (nautilus) proposé par Gnome, légèrement patché par Canonical

L’essayer, c’est définitivement l’adopter…

>>> Source & suite sur : http://neosting.net/installer-nemo-sans-cinnamon-ubuntu

SecureDrop, l’outil idéal pour les journalistes et lanceurs d’alertes

SecureDrop, c’est un peu la boite de Pandore des journalistes pour les lanceurs d’alertes qui auront désormais un système hautement sécurisé pour dévoiler discrètement leurs documents. Il s’agît d’un système très évolué de logiciels dont le but est de créer un coffre-fort chiffré capable de recevoir des documents sensibles, tout en permettant aux sources qui l’utilisent de rester anonymes, cachés derrière un « pseudo ». SecureDrop est équipé d’un système de communication chiffrée et reste, bien entendu, une solution totalement open-source.

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Les documents ainsi que les mails doivent être chiffrés en utilisant une clé PGP RSA de 4096bits.

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À l’origine de ce concept, on retrouve le défunt et très regretté Aaron Swartz qui avait lancé ce projet sous le nom DeadDrop. The New Yorker s’est par exemple basé sur DeadDrop pour créer sa propre StrongBox. DeadDrop a été ensuite repris par la Freedom of the Press Foundation, et la solution existe désormais sous le nom SecureDrop. Récemment Forbes a présenté SafeSrouce, issue de SecureDrop, et il y en aura d’autres…

>>> Source & suite sur : http://neosting.net/securedrop-deaddrop-whistleblowers

Epic Browser, un Chromium modifié pour un surf sans pistage

La startup Hidden Reflex, fondée par Alok Bhardwaj, situé à la fois aux USA (Washington DC) et en Inde (Bengalore) vient de sortir un nouveau navigateur délibérément orienté sur la protection de la vie privée. Oui, encore un. Mais cette fois-ci, il semble que tout soit mis en œuvre pour faire de ce navigateur l’ultime arme contre le tracking ou pistage en français. Ce n’est toutefois pas un navigateur pour surfer sur Internet de façon anonyme, comme celui de Tor Project basé sur Firefox, mais pour éviter autant que possible, que les agences publicitaires se servent des informations personnelles récoltées au cours de sa navigation pour les revendre aux plus intéressés.

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C’est en ce sens qu’est né Epic Browser. Il est basé sur Chromium, le pendant libre et open-source dirigé par Google de son navigateur commercial truffé de spywares, Chrome.

Pourquoi alors, ne pas tout simplement choisir Chromiuum ? Parce que Libre et open-source ne veut pas dire sans problèmes liés à la vie privée : Chromium dispose, comme Chrome de fonctionnalités d’identifications à la fois au niveau du client et du logiciel, qui en font un navigateur beaucoup trop personnalisable, capable par défaut de suivre, pister, et absorber précisément tout ce que l’internaute fait. C’est ici qu’intervient Epic Browser afin de tenter de sécuriser, de façon plus stricte qu’un navigateur de base, ses données personnelles.

>>> Source & suite sur : http://neosting.net/logiciels/epic-browser-chromium.html

Le déserteur #csa #internet #hadopi

Peut-être, JCFrog ne le sait-il pas (j’en doute), mais pour avoir assisté à quelques-uns de ses concerts, Renaud (le chanteur – dont je suis fan devant l’éternel) n’est plus trop le grand rebelle « politique » que l’on a connu, lorsqu’il s’agît de défendre son gagne-pain, à savoir le droit d’auteur. Télécharger, c’est le mal, avec des convictions pré-formatées des Lobbyistes. Pourtant, l’époque des copies de cassettes dans ce domaine ne l’a pas empêcher de connaître un grand succès. Par conséquent, cette reprise de notre intarissable Jérôme Choain sur la chanson « Déserteur » est une forme de petit pied de nez plutôt cocasse, même si, ce n’était très certainement pas son intention.

En effet, sa reprise de « Déserteur » (une reprise modifiée déjà de la chanson de Boris Vian) est encore une fois tournée sur le copyright, la hadopi, le csa et Internet ; des sujets culturels qu’il aime partager, dénoncer, faire évoluer, et surtout défendre (pour Internet).

Je regrette toutefois le petit manque d’inspiration sur le dernier couplet, où dans la version originale du titre, Renaud exprimait son envie de partager un bon repas avec le Président pour discuter des militaires, et notamment du service obligatoire (à l’époque). Mais, notons aussi que lorsqu’il s’agit du Copyright, le peuple n’a pas son mot à dire même si, notre président actuel, François Hollande, a voulu nous le faire croire. Les Militaires du Copyright sont totalement intransigeants.

On attend avec impatience sa réforme P3 (voire P5) de la loi HADOPI, et du transfert de ses pouvoirs – notamment de censures – au CSA.

Si tu ne connais pas l’originale, voici la célèbre chanson de Boris Vian …& celle de Renaud :

Et voici le texte revu & modifié par Jérôme :

Mr le Président je t’écris ce mail
que tu liras surement sur un minitel
je viens de recevoir un DM de mes vieux
parait qu’le CSA s’est pointé chez eux

j’ose pas imaginer ce que leur a dit mon père
l’hadopi les lobbies et les ministères
les a vraiment dans le Net pt’etre encore plus que moi
des qu’il peut en troller ce vieux hacker y’sgene pas

Alors comme ça parait qu’la France a besoin de moi
l’industrie du disque doit sauver ses emplois
le vieux millénaire s’accroche à sa rente
la démocratie peut pas dire qu’ça les tente

tu me fais bien marrer à v’nir pleurer pour l’Art
quand tu ne sers jamais qu’un monde de stars
ultra libéral ultra archaïque
du tout comptable, des banquiers et des flics

Le plus drôle dans tout ça c’est que tu t’es planté
ta daube c’est pas moi qui l’ai téléchargée
j’ai bien autre chose à faire de ma connexion
Internet c’est plus beau que ta suspicion

C’est vrai j’ai hissé le grand drapeau noir
mais chui blanc comme neige, pourras tu le croire
Je suis assez con pour ne rien pirater
Tu voulais un exemple ben tu vois c’est raté

Pi surtout c’qui m’déplait c’est qu’j’aime pas la censure
et qui c’est qui la fait, c’est les potes à lescure
ils sont nuls ils sont vieux c’est tous des pubeux
Main’t’nant j’vais te dire pourquoi j’veux jamais être comme eux

on s’est pas fait suer à connecter la planète
à s’ouvrir l’autre à mieux se connaitre
pour changer de cap te voir tout contrôler
au service unique de tes boutiquiers

j’t’el dis gentiment ils peuvent bien tous crever
avec leur e-gnorance et leurs vues bornées
nous autres citoyens on a l’monde à sauver
la faim la misère avant les DVD

Internet c’est nous, c’est l’humanité
On a besoin de tous en illimité
Tout le savoir du monde enfin partagé
c’est du domaine public non c’est pas du privé
non c’est plus du privé

 

>>> Sources sur : http://jcfrog.com/blog/le-deserteur-csa-internet-hadopi/

mais aussi : http://neosting.net/video/deserteur-jcfrog-reprise-copyright.html

Mailpile, un futur client mail sécurisé, lancé sur Indiegogo

Mozilla a considérablement ralenti le développement de Thunderbird, l’un de ses logiciels phares avec Firefox. Si, il reste encore une belle référence, il est néanmoins vieillissant, et il semble probable que ce client mail à tout faire finisse par être abandonné plus vite qu’on ne le pense. Certes, l’open-source ne manque pas d’alternatives mais il y a toujours de la place pour un nouvel arrivant. Ça tombe bien, Mailpile pourrait bien, sur le long terme, devenir cette nouvelle référence ; à surveiller de très près.

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Des développeurs de références qui aiment la liberté

Mailpile est un projet open-source, en développement actif. Il est réalisé par deux développeurs, Bjarni Einarsson et Smári McCarthy, et un designer, Brennan Novak. Bjarni Einarsson est le développeur principal. Il a travaillé chez Google. Smári McCarthy, qui est membre du parti pirate islandais et directeur de l’International Modern Media Institute, s’occupe de la partie sécurité, vie-privée. Enfin,Brennan Novak a travaillé pour Nike et Intel, et pour des startup comme LittleBird et IndieWeb. Ce cocktail explosif avec une motivation à toute épreuve pour défendre les libertés individuelles sont en train de créer, peut-être, une nouvelle référence moderne et sécurisée pour communiquer en utilisant les vieux protocoles dédiés aux mails. Mailpile ne sera toutefois pas un « serveur » – j’entends par là, un fournisseur de service comme Gmail.

>>> Source & suite sur : http://neosting.net/logiciels/mailpile-indiegogo.html

Tox, une future alternative à Skype, libre, sécurisée et gratuite.

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Après les récentes confirmations d’Edward Snowden, quant au fait qu’une très grande majorité de la population mondiale est surveillée dans ses moindres communications (notamment et surtout les interactions entre chaque interlocuteur), il était logique que l’on voit apparaître une contre-offensive des libristes. De nombreux projets alternatifs aux logiciels de communications bien implantés et donc fortement surveillés comme Skype commencent à sortir doucement de l’ombre. C’est le cas de Tox, ici, encore en développement actif, qui devrait très certainement connaître un avenir radieux.

tox

Le projet Tox est par nature un projet open-source, libre et gratuit, et de ce fait, toute bonne âme ayant envie de contribuer à améliorer le code est la bienvenue. Tox est une alternative à Skype, et permet donc de communiquer de manière chiffrée et instantanée, que ce soit sous la forme de messages textuels ou vidéo.

Il faut donc le surveiller de très près, surtout qu’il se veut multiplate-formes, et orienté pour être facile à installer et à utiliser. Avec, pour le moment, peu d’informations sur son mécanisme de fonctionnement (il faut être développeur pour analyser le code open-source sous Github), on ne peut donc que rêver sur ce petit miracle. En passant, voici quand même la documentation sur le chiffrage nacl utilisé.

>>> Source & suite (+ 2 vidéos) sur : http://neosting.net/logiciels/tox-alternative-skype-libre.html

 

 

Linux. Thunderbird et Firefox. Importer, exporter profils et paramètres

Vous aimez régulièrement tester de nouvelles distributions Linux, ou vous réinstallez souvent votre système d’exploitation comme Ubuntu ? Pour ne pas avoir à perdre ses paramètres ou à reconfigurer, par exemple Thunderbird et Firefox, sachez que vous pouvez copier (pour exporter ses profils) les dossiers .thunderbird et .mozilla de votre dossier personnel. Pour cela, avec l’explorateur (comme Nautilus), faites-les apparaître avec le raccourci clavier ctrl+h.

Après une installation toute neuve, et avant même de lancer ces logiciels, importez à nouveau les répertoires précédemment exportés (depuis une clé USB ou un disque-dur externe). Lorsque vous les lancerez le profil sera automatiquement chargé, grâce aux fichiers « profiles.ini », pointant vers le bon dossier contenant ses extensions et configurations.

Pour Thunderbird, si vous utilisez OpenPGP, pensez aussi avant tout à l’installer via la commande (sous Ubuntu)

sudo apt-get install enigmail

Pour importer sa clé PGP privée, je vous renvoie à cet article mais dans un terminal, vous n’avez qu’a l’importer avec cette commande.

gpg --import maclecomplete.asc
# pour en importer plusieurs, depuis un répertoire, utilisez *.asc

Sachez que cette méthode est générique et propre à Linux. Elle fonctionne sur de nombreux logiciels utilisant cette méthode. Toutefois, certains autres un peu plus éclectiques sont un peu moins simples.

>>> Source sur : http://neosting.net/aide-tutoriel/linux-thunderbird-firefox-import-export-profils-parametres.html

Utiliser Startpage en mode personnalisé avec firefox

Pour le plaisir de ne pas partager avec les entreprises PRISMatiques américaines toutes ses recherches sur le web, voici une petite astuce simple à connaître et facile à mettre en place, qui va vous permettre de changer votre moteur de recherche par défaut pour celui deStartpage, nettement plus efficace pour protéger votre vie privée. Startpage est propulsé par ixquick, et la différence entre les deux provient du fait que Startpage fait une requête vers Google et l »anonymise avant d’afficher les résultats. Ixquick est un moteur de recherche plus indépendant.

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Rappelons-le, Les Profilers du Web enregistrent toutes vos requêtes, et établissent des profils « génétiques » très précis. Ces profils peuvent servir à vous identifier pour définir si vous êtes un un terroriste en puissance. Ils peuvent aussi servir à connaître, entre autres, tous vos détails intimes (religion, sexualité, santé…) afin de mieux cibler les annonces publicitaires que vous voyez.

Pour éviter ça, rendez-vous sur cette page, dédiée à la configuration de vos préférences de Startpage. Une fois les réglages établis, cliquez sur le bouton « Generate URL » pour obtenir une URL de base, propre à vos préférences. Voir aussi la FAQ.

Ensuite, ouvrez Firefox, et écrivez dans la barre d’adresse :

about:config

Cherchez le terme « Keyword URL« , et double-cliquez sur la ligne clé. Qu’importe que le champ soit vide ou pas, remplacez-le par votre nouvelle URL obtenue juste avant. Cliquez ensuite sur « enregistrer les préférences » sur Startpage. Vous pouvez aussi et sinon utiliser le bouton pour « installer le module personnalisé », ce qui aura pour effet d’ajouter Startpage à la liste des moteurs de recherche en haut à droite de Firefox, avec vos préférences. Vous pouvez même cumuler deux type recherche en gardant la personnalisée dans la liste des moteurs de recherche et en mettant dans about:config l’URL de base en HTTPS et en français, à savoir celle-ci :

https://startpage.com/do/search?language=francais&cat=web&query=

Pour rappel, je vous avais aussi expliqué une méthode similaire avec DuckDuckGo.

>>> Source sur : http://neosting.net/aide-tutoriel/startpage-utiliser-par-defaut.html

KLyDE, la version légère de l’environnement KDE progresse

Ce que j’ai toujours détesté dans l’environnement KDE, c’est son approche surtout visuelle dédiée aux multiples gadgets souvent inutiles faisant perdre l’objectif d’un environnement de bureau idéal, à savoir la simplicité alliant l’ergonomie. Si, on ne peut regretter et admirer sa personnalisation très poussée, Xfce remplit, selon moi, davantage cette fonction, mais il lui manque de son côté, quelques effets graphiques qui font aussi plaisir aux yeux et qui donnent une belle touche de modernité.

On se retrouve maintenant, dans KDE, avec une sorte d’usine à gaz sous les yeux, qui finit par distraire son utilisateur en le rendant moins productif. Un effet qui donne en plus, une sensation de lourdeur dans l’interface, même si KDE reste un environnement plutôt véloce. Ce n’est d’ailleurs par pour rien si les Windowsiens ont souvent un faible pour cet environnement (un petit troll s’est glissé dans cette phrase).

C’est aussi pour cela que j’ai détesté l’environnement Unity lorsqu’il est sorti. Si l’ergonomie nouvelle se mariait au mieux avec la simplicité, il aura fallu attendre quelques années pour que cet environnement devienne plus personnalisable, à même de répondre véritablement aux besoins de son utilisateur. Aujourd’hui, je trouve Unity plus efficace pour la productivité. La personnalisation pas encore assez poussée est suffisante pour remplir cette mission, et les évolutions semblent toujours aller dans ce sens. Quant à Gnome 3, si on ne spamme pas la touche « Windows » pour presque toutes les tâches à remplir, on arrive à rien (en exagérant volontairement).

Pour en revenir à KDE, Will Stephenson, un développeur chez SUSE Linux, a eu l’idée en 2010 de créer une version forkée plus légère de KDE afin de répondre à cet objectif de simplicité et de permettre à l’environnement de consommer moins de ressources bêtement. C’est en 2012 (voir la vidéo ci-dessous) qu’il présenta son projet, nommé KLyDE pour K lightweight Desktop Environment. Entouré de Klaas Freitag, de Jos Poortvliet, de Raymond Wooninck, de šumski et d’Andres Silva, KLyDE se promène déjà sur GitHub. À terme, il se pourrait bien que cet environnement léger fasse son apparition sur OpenSuse, mais aussi, pourquoi pas, sur d’autres systèmes d’exploitation. Le travail est encore long, mais comme on dit, la voie est Libre. En tout cas, pour la Team KDE, le message me paraît clair ; il est peut-être temps de faire quelque chose…

>>> Source & plus d’infos sur : http://neosting.net/actualite/klyde-kde-lightweight-linux-environnement-leger.html

Le manifeste du web indépendant de 1997 est toujours d’actualité

Vous vous souvenez du manifeste du web indépendant du 2 février 1997 (cf. cette page) ? Pour ma part, je n’étais pas encore né, puisque je me suis connecté seulement quelques mois plus tard au réseau des réseaux.

Et comme chacun sait, ses débuts sur Internet ne sont pas franchement propices à la réflexion, mais plutôt dédiés à la découverte et à l’exploration, comme un spectateur, les yeux ébahis devant un écran géant au cinéma, impatient de voir le rideau finir de descendre. Comme l’a d’ailleurs si bien expliqué Benjamin Bayart, dans différentes conférences comme celle à Compiègne en 2012 ou celle-ci en 2010 (avec son échelle « Bayart » de l’internaute), l’internaute doit franchir plusieurs étapes avant de devenir un véritable acteur du web. Si aujourd’hui, ces étapes se franchissent facilement chez les jeunes, aidés par de nombreux outils facilement accessibles, ce n’était pas encore vraiment le cas avant les années 2000, et il reste encore de nombreux efforts à faire pour que la dernière devienne un réflexe.

Pour rappel, l’échelle « Bayart » est déterminée par les comportements suivants :

  • Acheteur/kikoolol
  • Lecteur
  • Râleur
  • Commentateur
  • Auteur
  • Animateur

Mais, aujourd’hui, derrière un semblant de liberté d’expression pourtant censurée à tout va, notre époque numérique a toujours les même préoccupations qu’à ses débuts. Hélas, elles sont cette fois-ci plus graves, car liées aux mauvaises évolutions et habitudes indignes du potentiel d’Internet. Le manifeste est en ce sens encore toujours d’actualité. La principale pour ma part, c’est bien celle qui consiste à lutter contre la centralisation des contenus liés à la liberté d’expression (facebook, youtube, Google…). Ce n’est pas simple, mais les geeks doivent désormais mettre tout en œuvre pour que les outils dédiés à l’auto-hébergement deviennent aussi accessibles et interopérables que les outils privés actuels. Pas simple non plus, c’est certain, avec nos connexions toujours essentiellement dissymétriques.

Malgré son âge finalement, avec ce manifeste, les premiers geeks se questionnaient déjà en 1997 sur l’avenir de ce nouveau média qu’il fallait à tout prix défendre pour conserver l’utopie nouvelle qu’il laissait entrevoir ; celle de profiter d’une véritable liberté d’expression et du partage de la Culture. Aujourd’hui, et alors que des citoyens du Net en sont morts, comme Aaron Swartz (lisez cet excellent papier), rien a changé. Pire, tout va de travers, comme chacun des illuminés au LSD le laissait entrevoir.

Voilà ce que disait le manifeste, traduit dans de nombreuses langues (source) :

Le Web indépendant, ce sont ces millions de sites offrant des millions de pages faites de passion, d’opinion, d’information, mises en place par des utilisateurs conscients de leur rôle de citoyens. Le Web indépendant, c’est un lien nouveau entre les individus, une bourse du savoir gratuite, offerte, ouverte ; sans prétention.

Face aux sites commerciaux aux messages publicitaires agressifs, destinés à ficher et cibler les utilisateurs, le Web indépendant propose une vision respectueuse des individus et de leurs libertés, il invite à la réflexion et au dialogue. Quand les sites d’entreprises se transforment en magazines d’information et de divertissement, quand les mastodontes de l’info-spectacle, des télécommunications, de l’informatique et de l’armement investissent le réseau, le Web indépendant propose une vision libre du monde, permet de contourner la censure économique de l’information, sa confusion avec la publicité et le publi-reportage, sa réduction à un spectacle abrutissant et manipulateur.

Pourtant le Web indépendant et contributif est menacé ; menacé par la fuite en avant technologique qui rend la création de sites de plus en plus complexe et chère, par l’écrasante puissance publicitaire du Web marchand, et bientôt par les accès dissymétriques, les Network Computers, les réseaux privés, le broadcasting, destinés à cantonner le citoyen au seul rôle de consommateur. Déjà la presse spécialisée, si avide des publicités d’annonceurs qui récupèrent à leur profit la formidable richesse du Web contributif, et fascinée par les enjeux techniques et commerciaux de l’Internet, réserve quelques maigres lignes aux sites indépendants, occulte l’enjeu culturel du réseau, expédie rapidement la mort des sites pionniers du Web artisanal, quand elle glose en long et en large sur le nouveau site de tel vendeur de soupe. La création d’un site personnel y est présentée aux utilisateurs comme une motivation très annexe, loin derrière les possibilités d’utilisation en ligne de sa carte de crédit.

Nous invitons donc les utilisateurs à prendre conscience de leur rôle primordial sur l’Internet : lorsqu’ils montent leur propre site, lorsqu’ils envoient des commentaires, critiques et encouragements aux webmestres, lorsqu’ils s’entraident dans les forums et par courrier électronique, ils offrent une information libre et gratuite que d’autres voudraient vendre et contrôler. La pédagogie, l’information, la culture et le débat d’opinion sont le seul fait des utilisateurs, des webmestres indépendants et des initiatives universitaires et associatives.

Je vous laisse avec David Dufresne, qui explique si bien la valeur de ce manifeste. Aujourd’hui, pour que ce dernier puisse avoir tout son sens, il faudrait que la neutralité du réseau des réseaux nommé Internet, ait une véritable valeur juridique et que chacun puisse défendre devant la justice sa véritable liberté d’expression.

J’y reviendrai, mais en attendant, je vous laisse avec le site de la contre-histoire des Internets.

 

>>> Source & Suite sur : http://neosting.net/actualite/manifeste-web-independant-toujours-actualite.html