Edit : 3141516… mercis pour votre soutien à La Quadrature du Net !
Paris, le 23 décembre 2014 — Une mobilisation record : c’est ainsi que se conclut la campagne de dons de La Quadrature du Net en 2014. Ces derniers jours, les dons ont afflué sur le site de campagne de La Quadrature du Net, permettant ainsi de sécuriser l’avenir de l’association pour 2015. La Quadrature du Net remercie très chaleureusement les 6000 donateurs qui ont répondu à son appel.
***
Non, ça n’est pas possible ! Je viens d’apprendre cette terrible nouvelle !
Philippe Aigrain, co-fondateur et Président actuel de la Quadrature du Net a posté un message sur son blog où il annonce un triste destin pour l’association qui défend les Internautes depuis de nombreuses années. Je me permets de reprendre son texte :
Snif hein… Comme l’a dit Einstein :
Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.
Moi ce que je ne comprends pas, mis à part les particuliers qui font ce qu’ils peuvent (ahem…), c’est que les entreprises que certains d’entre vous dirigent ne filent pas un gros chèque à la Quadrature. On bosse tous plus ou moins sur le net, on tient tous à notre liberté dans cet espace virtuel, et la Quadrature fait partie des rares associations à défendre ces valeurs qu’on partage tous.
Et malheureusement, ça ne décolle pas… Ça me fout les boules à vrai dire. Je pense souvent à tous ceux qui me disent : « Arrête de mettre des pubs, demande des dons, fais des appels à participation…etc. ». J’aimerai. Vraiment. Mais la vérité, et je parle d’expérience, c’est que, peu importe le site, peu importe la cause, personne ou presque ne donne. Et ce n’est pas une question de crise, ou de manque d’argent. C’est juste que tout le monde s’en branle, y compris ceux qui sont sensibilisés aux combats menés par ces associations.
Et la vérité, c’est que faire la cyber-manche régulièrement comme c’est le cas ici, pour boucler dans l’urgence des budgets, c’est le genre de truc qui saoule les gens. Et c’est pour ça qu’on en arrive à des messages bas du front, du genre : « Rah les crevards, j’ai compté, ils veulent se payer 1500 € par mois, non, mais allo quoi ! Jamais de la vie je donne à ces profiteurs.«
Quand on connait la valeur du travail, quand on sait combien les combats menés sont difficiles et quand on sait ce que ça demande en temps, en tripes et en pognon de faire tourner une boite ou une association de ce genre, c’est impossible de sortir des âneries pareilles.
Mener une action d’intérêt public comme le font ces associations de défense du net, c’est le genre de truc qui devrait être massivement soutenu par les Internautes avertis et les entreprises qui existent grâce à Internet. Car sans ces associations, on se retrouvera vite en slip face aux lobbys et aux politiques.
Ce dernier cri de la Quadrature n’est pas de bon augure et sa disparition sera un caillou de moins dans la chaussure de toutes les corporations qui souhaitent nous empêcher de surfer librement. Qu’on aime ou pas la Quadrature du Net pour x ou y raisons, cette disparition sera une perte pour nous tous.
Et ça, on s’en mordra les doigts, je peux vous en assurer.
korben
>>> soutien.laquadrature.net <<<
La situation est critique pour la Quadrature du Net. L’association manque de financement pour poursuivre ses activités. Or, son rôle est absolument capital pour défendre les droits et les libertés des individus sur Internet. Sa disparition serait une perte terrible.
L’heure est grave pour la Quadrature du Net. L’association risque en effet de disparaître dans les tous prochains jours, faute de financement lui permettant de continuer son action en 2015. Pour Philippe Aigrain, l’un des six membres du collège d’information stratégique et cofondateur historique de la Quadrature du Net, la situation est extrêmement critique. Si rien n’est fait, l’association appartiendra au passé.
« On a fait les comptes à La Quadrature du Net et ce n’est pas de la blague. On va fermer boutique. Pas dans un an, dans 2 semaines. […] En tant que président de l’association, je n’ai qu’une responsabilité par rapport aux autres membres du collège d’orientation stratégique, c’est de savoir dire « non, là on arrête » quand c’est nécessaire« , écrit-il sur son blog. Et le temps de mettre un coup d’arrêt est peut-être venu.
Car le constat est déprimant. Rares sont les personnes à se mobiliser vraiment, par des dons ou des actions concrètes. « Apparemment, à part les 2000 personnes qui ont déjà fait des dons à La Quadrature cette année, quel que soit leur montant, les autres ne sont pas au courant ou bien s’en foutent. […] Alors, il faut qu’on sache en tirer les leçons« .
« L’Internet raisonnablement libre, la capacité de chacun à s’y exprimer, à y créer son ou ses identités, à y tisser des liens et agir, les moyens d’échapper au moins en partie à la surveillance, la promotion des valeurs du partage contre l’économisme autiste, ce n’était qu’une manie pour quelque geeks mal dégrossis. Alors on se taille, on vous dira où dès qu’on saura« , conclut-il.
DES DONS, MAIS INSUFFISANTS
À l’heure actuelle, selon la page pour les dons, il y a eu un peu plus de 2200 versements à la Quadrature du Net, soit un total supérieur à 82 000 euros. L’association doit encore en récolter un peu plus de 47 000 pour boucler son budget. Vu les délais, il sera a priori très difficile de combler un tel écart, à moins d’un sursaut des internautes, qui sont directement concernés par les actions de la Quadrature du Net.
Sa disparition serait catastrophique.
Depuis 2008, elle s’est en effet engagée sur un nombre croissant de sujets : la riposte graduée de la Hadopi, la neutralité du net, la surveillance globale de la NSA, la défense des données personnelles, la critique de futurs accords internationaux (ACTA, TAFTA…), la réforme du droit d’auteur, la liberté d’expression sur Internet, la défense de la vie privée… pour ne citer que quelques exemples.
Au regard des enjeux, de plus en plus nombreux et qui requièrent une expertise très fine , l’association a besoin de salariés à temps plein pour peser sur les débats. Aujourd’hui, elle compte huit membres du collège d’information stratégique, et cinq salariés. L’argent reste, hélas, le nerf de la guerre.
>>> Sources & plus d’infos sur :