La mort de la presse ? Tant mieux !

La mort de la presse ? Tant mieux !

La presse est en train d’agoniser. Et, entre nous, c’est une excellente chose.

Je tiens à différencier deux aspects très différents du journalisme : l’information et l’analyse. Il est évident que l’analyse n’est pas possible sans l’information. Et, historiquement, obtenir l’information était le plus difficile. C’est pourquoi le journalisme apportait de la valeur en fournissant principalement de l’information. Au point de parfois oublier la composante « analyse ». D’ailleurs, ne parle-t-on pas de consulter « les informations » ?

Le modèle de fonctionnement était le suivant :

Événements -> Correspondants locaux ou envoyés spéciaux -> Agences de presse -> Organes de publications -> Libraires -> Lecteurs

La valeur réelle du journalisme se trouvait dans toute la chaîne, conçue pour transmettre l’information depuis son origine à n’importe quel citoyen. Mais la monétisation n’arrivait qu’à la toute fin, dans les publications payées par le lecteur. Cela a conduit la plupart des journalistes à penser que ce qui avait le plus de valeur était la mission sacrée de la toute-puissante « rédaction » : choisir ce qui était pertinent ou non, la place sur le papier étant limitée.

Pour s’adapter à Internet, la presse a transformé les publications traditionnelles en sites webs. L’idée de base était de ne surtout rien changer et de faire payer une version électronique, un PDF du journal. Génial, on a trouvé un business model et, surtout, rien ne change. On fait même des économies sur le papier. Et sur les libraires. Mais eux, ce n’est pas très important. Tant que la sacro-sainte presse reste entière, pas de soucis.

Événements -> Correspondants locaux ou envoyés spéciaux -> Agences de presse -> Organes de publications -> Internet -> Lecteurs

Sauf que personne ne paie les versions électroniques. Du coup, les sites se sont remplis de pubs. Et qui dit pub dit course au clic. Au lieu de fournir des articles, il est devenu plus intéressant d’attirer le cliqueur avec des titres affriolants, des vidéos de chatons ou des infos peu importantes mais à caractère sensationnel.

Et, tant qu’à faire, exigeons des subsides du gouvernement ou de Google. Parce que, sans blague, le méchant Ninternet fait que les gens n’achètent plus nos journaux. Donc c’est la faute de Google.

Or la réalité est bien plus simple. Aujourd’hui, la chaîne de l’information c’est ça :

Événements -> Témoin équipé d’un smartphone -> Twitter ou Facebook -> Lecteurs

Twitter et Facebook ont remplacé toute la chaîne de l’information. Ce sont les plus grandes agences de presse du monde avec plus d’un milliard de correspondants et la gratuité de rediffusion de dépêches. Simple, non ?

Tellement simple que les journalistes ou les agences refusent de le voir. Mais il n’y a pas plus aveugle et réactionnaire qu’un humain dont le gagne-pain vient d’être rendu obsolète par le technologie. Le fait qu’ils s’en prennent à Google au lieu de Facebook ou Twitter prouve à quel point ils n’ont tout simplement rien compris. Ils s’accrochent à l’ancienne chaîne sans admettre que l’information se transmet sans eux. Pire : ils sont parfois les derniers informés, n’étant plus que des lecteurs comme les autres ! Du coup, ils publient des articles sur des choses que vous avez déjà lues dix fois sur les réseaux sociaux. La valeur du service rendu est donc nul. Économiquement, c’est très logique : dans un monde où l’information est rare, elle a beaucoup de valeur. Dans un monde où nous sommes tous bombardés d’informations, elle a une valeur nulle voire négative. Le métier de « transmetteur d’information » doit donc est repensé de fond en comble.

Bien sûr, l’inertie du public fait que le cadavre est encore chaud et remue. Une entreprise zombie typique. Les lecteurs, surtout les vieux, s’abonnent par habitude aux journaux papiers histoire d’avoir de quoi emballer les pommes de terre. Les internautes vont sur les sites des noms historiques d’organes de presse parce que… pourquoi au fond ? Simple réflexe reptilien. Bref, la presse est une poule sans tête qui continue à courir. Mais elle est bien morte. La preuve ? Les journalistes se sentent obligés de défendre leur métier en disant que seuls les « pros » font du bon boulot et que l’état doit les subsidier et que, économiquement, ça mettrait plein de gens au chômage. Bref, on est dans l’archétype du déni et du processus de deuil. Posez-vous la question : quand votre journal favori a-t-il révélé une information importante qui n’existait pas ailleurs sur le web ?

Honnêtement, cela ne m’attriste pas du tout : profitant de son aura et de son audience, la presse est devenue majoritairement un outil anti-démocratique, inconsciemment au service du pouvoir en place, participant à la peoplisation des élites et fournissant du divertissement abrutissant sous forme de chiens écrasés. Car, oui, la majeure partie de l’information est aujourd’hui du divertissement qu’on consomme à la pause café au boulot car c’est socialement plus acceptable que de jouer à Flappy Bird. Les médias sont détenteurs d’un pouvoir de diffusion arbitrairement centralisé. Ils ne font qu’exploiter une splendeur passée et brandissent l’étendard du contre-pouvoir qu’ils ont été il y a tellement longtemps. Certes, ils ont été utiles quand il n’y avait rien de mieux mais, à l’ère d’Internet, ils sont devenus contre-productifs. Pas d’accord ? Citez simplement les propriétaires des groupes de presse pour vous faire une idée !

Pour les journalistes en mal de recyclage, il reste la voie de l’analyse, de la recherche ou de la curation intelligente. Malheureusement, cela demande un talent et un effort bien plus important. Et la concurrence est rude : n’importe qui peut faire de l’analyse sur le web, même sans diplôme de journalisme. Pire, le contenu produit est tout sauf publicliquable. Il est long, fastidieux à lire. La majorité de la presse vivant grâce à la pub, l’idée de faire de l’analyse a donc été le plus souvent abandonnée. Si vous pensez produire un travail journalistique de valeur, et heureusement il y en a, prouvez-le ! Produisez du contenu et demandez à être payé ! Ou proposez des projets et faites jouer le crowdfunding. C’est simple, non ? C’est exactement ce que des structures comme Mediapart font. Et les gens paient.

Les agences de presse et les rédactions traditionnelles disparaissent ? Je m’en réjouis. Par essence, un contre-pouvoir finit toujours par s’acoquiner avec le pouvoir, à l’incarner et le défendre. À ce moment là, il est nécessaire de trouver un nouveau contre-pouvoir. La fin de la presse traditionnelle ne sera jamais qu’un outil de propagande en moins pour une société de consommation et un système démocratique à bout de souffle. Quand aux journalistes, les plus talentueux n’auront aucun mal à s’adapter. D’ailleurs, certains profitent déjà pleinement de cette nouvelle liberté que leur offre le web. Au fond, il ne reste qu’une question à résoudre : dans quoi va-t-on emballer les patates ?

>>> Source sur : http://ploum.net/la-mort-de-la-presse-tant-mieux/ 

>>> Photo par Florian Plag.

Merci d’avoir pris le temps de lire ce texte. Ce blog est payant mais vous êtes libre de choisir le prix. Vous pouvez soutenir l’écriture de ces billets via Flattr, Patreon, virements IBAN, Paypal ou en bitcoins. Mais le plus beau moyen de me remercier est de simplement partager ce texte autour de vous ou de m’aider à trouver de nouveaux défis en 2014.

Economie de la rareté et logiciels libres

Considérons la rareté comme la caractéristique principale régissant notre économie. Comment dans ce contexte développer des biens dont la caractéristique principale est tout à l’opposé, car ils sont abondants et disponibles sans limite? C’est tout le paradoxe de l’existence des logiciels libres. C’est aussi sous cet angle que peuvent s’analyser toutes les stratégies actuelles de création de revenus à partir des logiciels libres. 

Économie de la rareté

Tout d’abord, je ne suis pas un “économiste”, juste un citoyen qui s’intéresse à l’économie. Les experts m’excuseront pour les raccourcis que je vais prendre par la suite. Cependant, ils me semblent pertinents pour illustrer mon propos.

Partons d’une définition récente de ce terme “économie” donnée par Ruffin et Gregory :

L’étude : comment une société choisit d’utiliser des ressources limitées pour produire, échanger et consommer des biens et services (“Principles of Economics”, 1990)

Le mot clé de cette phrase est “ressources limitées”, pas d’économie sans ressources limitées.

Depuis la nuit des temps, ce qui est rare est cher. La nourriture est rare alors elle est chère, et il en va ainsi pour tous les biens qui reposent sur des molécules de carbone. Ils n’existent qu’en quantité limitée. Cette notion de rareté des biens physiques est relative cependant. L’eau n’est pas aussi rare pour un français que pour un bédouin vivant dans le désert.

C’est sur ce paradigme que s’est construite l’économie des hommes depuis des centaines d’années et qu’elle continue de fonctionner aujourd’hui.

Économie du numérique

C’est avec l’apparition des premiers outils numériques que ce paradigme a commencé à vaciller. Les plus jeunes se souviennent de l’apparition des cassettes audios enregistrables. Il devenait possible de dupliquer un disque de vinyle. Le modèle économique du monde de l’édition musicale allait vaciller.

Des exemples de ce type, vous pourrez en trouver de toutes sortes. L’apparition des dispositifs numériques et des ordinateurs individuels dans les années 80 a contribué à accélérer le mouvement. À tel point qu’aujourd’hui les biens numériques font désormais partie de notre quotidien. Nous achetons de la musique, des films, des livre en ligne et tant d’autres choses. Le point commun de tous ces biens tient à leur coût de duplication proche de zéro, ce qui ne signifie pas qu’ils soient gratuits.

Les œuvres numériques et la rareté

En effet, nous devons la plupart du temps nous acquitter du paiement d’une somme pour acquérir un droit d’utilisation. Ainsi la musique, les films, les images et d’une manière générale tous les médias produits par l’industrie du divertissement restent basés sur l’obligation légale d’un paiement. Cette obligation légale s’appuie sur le droit d’auteur.

Un petit rappel en la matière. Le droit d’auteur est fondé en France sur les textes contenus dans le Code de la Propriété Intellectuelle (CPI). C’est un droit  de propriété exclusif, et automatique.

Art. L111-1: L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous.

Le droit d’auteur comporte deux facettes :

  • Le droit moral : L’auteur jouit du droit au respect de son nom, de sa qualité et de son œuvre. Ce droit est attaché à sa personne.Il est perpétuel, inaliénable et imprescriptible. (Art. L121-1)
  • Le droit patrimonial : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. (Art. L122-4)

C’est cette deuxième facette qui est utilisée par l’auteur pour se rémunérer. Il cède à un prix convenu ses droits patrimoniaux à un tiers pour qu’il commercialise son œuvre.

Par la suite, nous allons nous intéresser uniquement à un type d’œuvre bien précis : les logiciels. Ils relèvent eux également du droit d’auteur :

Art. L112-2: Sont considérés notamment comme œuvres de l’esprit au sens du présent code : […] 13 Les logiciels, y compris le matériel de conception préparatoire ; […]

Donc, il y a bien un droit moral et un droit patrimonial sur le logiciel, comme sur tout autre œuvre de l’esprit.

Nous voici donc armés pour créer une forme de rareté adaptée aux logiciels.

A suivre…

>>> Source & plus d’infos (& suite) sur : http://philippe.scoffoni.net/economie-rarete-logiciels-libres-1/

>>> Pour les plus pressés, vous pouvez vous tourner vers le diaporama de Philippe SCOFFONI présenté en début d’année lors de l’OpenDay de Lyon sur l’économie du logiciel libre.

 

>>> Je vous invite également à  écouter le podcast suivant intitulé « Monnaie Libre n°42 Olivier Delamarche : la dette, les monnaies, les logiciels libres, le mur. »

« Une émission spéciale pour un numéro 42 qui devrait intéresser plus particulièrement les libristes qui se posent des questions sur la nature de l’économie libre, dont une partie est abordée et résolue au sein du paradigme de la Théorie Relative de la Monnaie. »

Dossier : Le « Green Computing », qu’est-ce donc ?

Afin (entre autre) de réduite la fracture numérique, avez-vous pensé au matériels de seconde main ? (mais attention, ces appareils de seconde main sont souvent énergivores).

Green IT, informatique verte, informatique durable, éco-TIC, informatique éco-responsable ou encore green computing sont des dénominations désignant toutes des initiatives & des actions réalisées dans le but d’améliorer l’impact écologique du secteur informatique sur l’environnement, en prenant en compte leur empreinte environnementale :

  • la conception des équipements
  • leur consommation énergétique
  • leur traitement en fin de vie

C’est un challenge où les enjeux sont nombreux … quels sont les outils & bonnes pratiques pour économiser de l’énergie ?

Commencez-donc par estimer la consommation de votre équipement informatique (écran + unité centrale + périphériques …) … mais il faut savoir que l’empreinte écologique d’un matériel informatique se concentre essentiellement dans ses phases de fabrication et de fin de vie.

Les distributions GNU/Linux sont-elles moins énergivores que windows (car nécessitant des machines moins puissantes) ? Tout reste à relativiser, car celà dépend aussi des habitudes de tout un chacun … (hibernation ou mise en veille, désactivation de services inutilisés, etc…).

« Oui, certaines distributions GNU/Linux & autres logiciels libres facilitent l’allongement de la durée de vie du matériel grâce à leur faible empreinte ressource nécessaire » Frédéric Bordage

Nombreuses sont les bonnes habitudes qu’il faudrait prendre…

1/ L’écran :

  • choisir un écran adapté à son utilisation
  • réduire si possible la luminosité
  • régler la mise en veille automatique

2/ Matériels :

  • Optez pour des équipements écolabélisés (matériels « vert » : Energy Star, 80plus, EPEAT, TCO, Blue Angel)
  • choisir les composants si possible les moins consommateurs
  • choisir microprocesseur & carte graphique en fonction de l’utilisation
  • opter si possible pour un disque SSD
  • activer la mise en veille du disque dur
  • opter pour un disque ne nécessitant si possible pas de refroidissement ou un refroidissement passif

3/ Périphériques :

  • ne pas les laisser brancher s’ils sont inutilisés
  • comparer leurs consommation lors de l’achat

4/ Ordinateurs portables :

  • choisir un ordinateur adapté à l’usage que vous en aurez (généralement, plus l’écran est grand, plus il consomme)
  • choisir une batterie de plus forte capacité
  • utiliser pleinement votre batterie

5/ Logiciels & services :

6/ Distributions :

Que faire des équipements en fin de vie ?

Lors de l’achat d’un nouveau matériel, vous payez l’éco-contribution pour les Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques … le vendeur est donc dans l’obligation de reprendre votre vieux matériel en échange … à moins que vous ne préfériez le donner par exemple à certaines associations qui lui redonneront une seconde vie (en contribuant au programme ordi 2.0 … il y a aussi la collecte sélective ou le recyclage « maison » …

Le futur du livre

L’industrie de la musique est l’exemple même de la transition ratée entre un marché matériel et virtuel. Un concentré de mauvaises pratiques et de pièges à éviter.

Mais on aurait tort de croire ce cas isolé. L’industrie musicale n’a été qu’une des premières à essuyer les plâtres. Avec l’avènement des imprimantes 3D et des liseuses électroniques, la majorité des industries vont tôt ou tard être confrontées à la virtualisation.

Livres ouverts

Cette virtualisation s’accompagne toujours d’une remise en question et d’un retour aux fondamentaux. Prenons un exemple très simple avec le monde de l’édition.

Un auteur qui a écrit un livre désire trois choses :

  1. Voir son texte corrigé et amélioré.
  2. Atteindre le maximum de lecteurs.
  3. Recevoir le maximum d’argent.

La priorité entre ces trois besoins diffère d’un auteur à l’autre mais ce sont les fondamentaux. Ces services sont exactement ce qu’un éditeur traditionnel fournit à un auteur.

Cependant, ce service est fort cher, l’auteur ne touchant que quelques pourcents du prix de vente d’un livre. Il impose également une barrière arbitraire à l’entrée : l’éditeur lira un manuscrit et n’acceptera d’aller plus loin que si il est certain de faire un bénéfice. Les refus successifs essuyés par J. K. Rowling pour Harry Potter montrent bien que ce système a ses limites. Combien d’Harry Potter moisissent aujourd’hui sur un disque dur car les éditeurs contactés ne sont tout simplement pas en phase avec le public ou parce que les auteurs n’ont pas eu l’opiniâtreté de Rowling ?

Mais la virtualisation risque, une fois encore, de bouleverser la donne…

>>> Licence : Creative Commons By.

Pourquoi la presse devrait soutenir la légalisation du partage non-marchand

On a appris la semaine dernière qu’une loi est en cours d’adoption en Allemagne destinée à taxer les moteurs de recherche et les agrégateurs de contenus qui indexent les articles de la presse en ligne et pointent par des liens vers leurs sites. Ce texte a été surnommé Lex Google, car c’est principalement la firme de Mountain View qui est visée, à travers son service Google Actualités. Cette loi va contribuer à modifier en profondeur l’équilibre du web tel que nous le connaissons, en faisant payer pour de simples liens hypertextes, pour des titres et pour de courts extraits.

Le bateau presse prend l’eau et souffle à l’oreille du législateur des projets de lois inquiétants (Newspaper Boat. Par R. Mahmood.CC-BY-NC-SA. Source : Flickr)

Aussitôt, le Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale (SPQN) a interpellé les pouvoirs  publics français afin qu’un dispositif similaire soit instauré dans notre pays. Les éditeurs de presse proposent deux solutions juridiques pour atteindre cet objectif : soit la création d’un nouveau type de droits voisins à leur profit, à l’image de ce qui existe depuis 1985 pour les producteurs de phonogrammes et les artistes-interprètes, soit la mise en place d’une taxe sur les appareils connectés (ordinateurs, smartphones, tablettes). La Ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a déjà répondu favorablement à cette sollicitation, en se prononçant en faveur d’une “taxe Google”.

Des solutions alternatives existent pour la presse en ligne

>>> Source & Suite sur : http://scinfolex.wordpress.com/2012/09/07/pourquoi-la-presse-devrait-soutenir-la-legalisation-du-partage-non-marchand/

La Cause des Causes. Étienne Chouard veut faire passer Le Message

Et si nos représentants devenaient nos serviteurs et non pas nos maîtres ? Étienne Chouard continue sur sa lancée et rage auprès de ceux qui veulent l’entendre ses convictions. Cet enseignant est un homme du savoir, que l’on pourra même définir comme un philosophe des temps modernes. Son combat ? Défendre la démocratie, la vraie (pas la nôtre), et notamment le modèle athénien présenté dans l’une de ses conférences. Le peuple doit rester souverain,

Son angle d’attaque ? La cause des causes qu’il explique formidablement bien dans cette nouvelle conférence de 18 minutes. Et l’une des causes principales de ce glissement, de cette dérive délicate de nos institutions rejetant l’intérêt général du bien commun dans nos « démocraties », ce n’est pas le représentant, le maître qui profite de son pouvoir, mais l’incapacité de la constitution à permettre au peuple de le contrôler efficacement. La constitution programme l’impuissance des gens, et les représentants n’ont surtout aucun intérêt à écrire des textes de lois allant contre leurs pouvoirs. La constitution protège donc de façon idéale les conflit d’intérêts. De la paranoïa ? Le sujet est bateau, mais l’industrie « culturelle » du divertissement est un parfait exemple qui démontre cet état de fait, avec des lois dictées sur-mesures allant contre l’intérêt général des gens. La solution ? Le tirage au sort.

En revanche, ce que je ne sais pas, c’est où et surtout comment on signe, si ce n’est en faisant une nouvelle Révolution avec les conséquences fâcheuse qui vont avec. Il n’y à qu’à voir les cars de CRS pour le moindre petit débordement justifié pour s’en convaincre.

En attendant, on peut toujours informer et convaincre, notamment par le biais du site

le-message.org

 

Je vous invite :

 

>>> Source sur : http://neosting.net/actualite/la-cause-des-causes-etienne-chouard-le-message.html

 

La monnaie est le code privateur de l’économie

Imaginez que l’on confie le protocole TCP/IP à Orange et que ce dernier facture chaque octet qui passe sur le réseau. Vous y êtes ? Vous avez maintenant une idée de ce à quoi ressemble le système monétaire : un immense bien commun confié aux intérêts d’une minorité bien organisée.

jail-monopoly

La victoire des activistes de l’internet ouvert contre ACTA au parlement européen montre bien que l’on peut mobiliser des foules lorsqu’il s’agit de protéger un bien commun. Et pour cause, un internet non ouvert n’a aucun sens. Pour le vérifier, faisons donc l’exercice : imaginez quelques secondes si le minitel 2.0 était la réalité d’aujourd’hui…

… Que se passerait-il?

J’ai dans ma tête une vision d’horreur où Orange nous facturerait chaque octet transmis au réseau.

Du coup, chacun chercherait à facturer aux autres tout et n’importe quoi afin d’alléger sa propre facture, étouffant ainsi naturellement le développement de toute sphère non marchande, et favorisant au contraire une logique de rivalité plutôt que de coopération.

Personne ne contribuerait sur wikipédia puisque cela lui couterait cher. Ou alors, il faudrait un wikipédia privé, qui rémunérerait les contributeurs pour les rembourser de leurs frais de connexion. Mais bon, du coup ça ne serait plus vraiment wikipédia n’est-ce pas ?

Les blogueurs, eux aussi, existeraient certes toujours. Mais ils passeraient alors plus de temps à optimiser leurs bannières publicitaires où à écrire des billets sponsorisés plutôt qu’à diffuser leurs idées. Sauf bien sûr les blogueurs dont la situation financière permettrait aisément de se consacrer à leur véritable passion. Bref, du coup la blogosphère ne serait pas vraiment la même que celle que l’on connait aujourd’hui.

Quant à Facebook ? Cela n’existerait pas : trop cher pour les utilisateurs. Du coup, les gens ne seraient pas plus connectés qu’avant. Ou alors, peut être que cela existerait mais alors au prix d’une exploitation encore plus scandaleuse de nos données personnelles. Par exemple, facebook nous rembourserait nos frais de connexion au prorata de la quantité de données privées que nous donnerions à facebook (ou à ses entreprises clientes).

Bref, voyez ce que je veux dire ? Et bien la vraie vie dans cette foutue économie, c’est à peu près pareil.

>>> Source & Suite sur : http://www.tetedequenelle.fr/2012/06/monnaie-code-privateur/

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Modèles économiques liés aux logiciels libres

Je vous invite à lire le livre Modèles économiques liés aux logiciels libres publié par l’AFUL  et dont voici l’introduction :

À l’intention des décideurs, des conseillers techniques et financiers, des chefs d’entreprise, des chefs de projets et des élus.

Cet ensemble de documents peut être lu de plusieurs manières selon que l’on souhaite :

  1. comprendre comment les logiciels libres se développent, prospèrent de manière durable et économiquement viable
  2. chercher à générer des profits à partir des logiciels libres
  3. financer le développement de logiciels libres

Ces différentes lectures intéressent notamment un public de décideurs qui souhaitent mieux comprendre les relations entre économie et logiciels libres.

En prérequis à la lecture de ce document, il est important de :

  • savoir ce qu’est un logiciel libre ;
  • savoir ce qu’est une licence de distribution d’un logiciel et particulièrement ce qu’est une licence libre ;
  • savoir qu’il existe deux types de licences libres, les licences copyleft (GPL, LGPL, Cecill A, etc.) d’une part et les licences permissives (BSD, MIT, Cecill B, etc.) d’autre part ;
  • savoir que les logiciels libres sont créés et maintenus tout à la fois par des bénévoles, des chercheurs, des administrations, le monde de l’éducation et le monde de l’entreprise..

 

Les différents modèles économiques
Classement et explication des différents modèles économiques, ou modèles d’affaires utilisés par les logiciels libres.

Alors que le retour sur investissement pour un éditeur de logiciel propriétaire repose sur la vente de licences, la libre diffusion des logiciels libres ne permet pas d’utiliser ce procédé. Les théoriciens économiques formalisent cette situation ainsi : la création de logiciels libres optimise la création de valeur mais interdit la captation de cette valeur par l’éditeur du logiciel. Aussi cette singularité, confronte les éditeurs de logiciels libres à devoir utiliser d’autres mécanismes de production de richesses que ce dossier s’efforce de repérer.


Nous présentons ci-dessous les différentes manières, recensées à ce jour, de générer des profits à partir des logiciels libres.


Les acteurs économiques des logiciels libres optent en général pour une combinaison entre ces différents possibilités. Les proportions de ces différents apports varient avec le temps et avec les conjectures. Aussi un panachage de différentes activités offrent une plus grande sécurité et stabilité pour les acteurs économiques. On notera enfin que certaines formes d’activité économique peuvent devenir plus ou moins rentables et que de nouvelles formes d’activité économique peuvent aussi apparaître sur le terreau fertile qu’est l’Internet cf. les mises à jour régulière de ce dossier.

 

>>> Source sur : http://aful.org/

Libertés sur Internet : le gouvernement doit s’engager

Un nouveau gouvernement vient d’être formé. Aurélie Filippetti y a été nommée ministre de la Culture et de la Communication. Elle hérite de la campagne une situation assez chaotique. Rappelons qu’avant le début de cette campagne, un travail de fond avait été conduit dans des groupes du Laboratoire des idées du Parti socialiste, mais aussi au sein d’EELV et du Parti de gauche, avec à chaque fois la participation d’experts extérieurs et d’acteurs culturels. Ces groupes avaient élaboré sur les relations internet / culture des projets assez clairs et cohérents entre eux, associant :

  • l’abrogration d’HADOPI et de certaines dispositions de la DADVSI ;
  • la légalisation du partage non-marchand entre individus précisément délimité ;
  • la mise en place de nouveaux financements contributifs (principalement issus des internautes mais aussi abondés par des prélèvements sur les FAI) visant à la fois une rémunération supplémentaire pour les auteurs et autres contributeurs aux œuvres et une source de financement additionnel pour la production de nouvelles œuvres ;
  • un engagement fort pour la capacitation culturelle, à travers l’éducation culturelle et artistique, l’éducation populaire, et les pratiques amateur ;
  • des licences collectives pour la mise à disposition commerciale en ligne pour encourager la disponibilité commerciale de toutes les œuvres selon des termes équitables ;
  • une approche du livre et de l’écriture numérique qui prend en compte ses nouvelles potentialités au lieu de bétonner les positions acquises d’éditeurs conservateurs ;
  • la défense efficace de la neutralité du net ;
  • diverses mesures pour encourager les producteurs et intermédiaires à valeur ajoutée ;
  • et enfin, le soutien à la numérisation et à la diffusion libre par les bibliothèques et archives des œuvres du domaine public ou orphelines.

Dès la primaire socialiste, on a assisté à des valses-hésitations, avec des déclarations contradictoires sur fond de mobilisation frénétique des lobbys externes et de leurs représentants ou amis internes. Jamais la fracture culturelle entre les porteurs de dossier ayant construit une compréhension de fond du sujet, et ceux qui ignorant tout d’internet et des nouvelles pratiques culturelles ne recherchaient que la garantie du soutien de quelques artistes, d’un ministre, de dirigeants de sociétés de gestion et de lobbys de producteurs n’a parue si vive. Il y a quelques jours encore, des « représentants » du candidat ou président élu mais non encore en fonction ont négocié avec l’HADOPI la continuation de son activité et de l’usage de son budget, en totale contradiction avec les politiques annoncées au même moment et alors même qu’un Parlement qui n’est pas encore élu va débattre d’un collectif budgétaire.

Il faut aujourd’hui surtout espérer que l’on va enfin laisser travailler ceux pour qui c’est la création vivante et le partage de la culture par tous qui comptent. Qu’ils vont enfin pouvoir sortir de l’urgence permanente créée chaque jour par les lobbyistes, prendre le temps et la distance de la réflexion, du débat sur les faits. Nos exigences à cet égard doivent être modestes et mesurées :

  • Que la commission annoncée pour explorer les voies de « l’exception culturelle 2.0 » soit constituée uniquement de personnalités indépendantes de tout intérêt économique (qu’il s’agisse de ceux des industries culturelles ou des intermédiaires d’internet), à charge pour elle d’auditionner qui elle estimera utile. L’indépendance doit s’entendre ici dans un sens fort, il ne suffit pas d’avoir quitté les postes qu’on occupait hier pour pouvoir s’en targuer ;
  • Que toutes les options, et en particulier celles qui reposent sur la reconnaissance du partage non-marchand et la mise en place de nouveaux financements contributifs qui a été interdite de débat dans toutes les commissions publiques jusqu’à présent, soient discutées à égale légitimité, étudiées par des experts indépendants et soumises à l’appréciation du public ;
  • Que ces débats soient reliés aux projets de réforme du copyright et du droit d’auteur qui vont apparaître dans l’agenda européen dès qu’on aura pris la mesure de ce que signifie le rejet d’ACTA.

Ces travaux prendront du temps. Mais le nouveau gouvernement a une responsabilité urgente en attendant. Il doit immédiatement annoncer qu’il ne soumettra pas ACTA à ratification. Plus de la moitié des pays européens n’ont soit pas signé ACTA, soit suspendu sa ratification. Lorsqu’on discute avec les députés européens de ces pays, une question vient immédiatement : quand le nouveau gouvernement français va-t-il annoncer qu’il se rallie à l’opposition à ACTA ? Nos propres gouvernements, disent-ils, attendent cette décision. Ne les faites pas attendre. C’est la position constante et affichée des partis qui ont soutenu le nouveau président au deuxième tour de s’opposer à ACTA. Il s’agit juste de le rappeler, mais vite, s’il vous plaît.

>>> Source sur : http://www.laquadrature.net/fr/libertes-sur-internet-le-gouvernement-doit-sengager

Cahiers Candidats.fr : Economie du logiciel libre et élection présidentielle 2012

L’économie du libre est en pleine croissance, avec un fort dynamisme des entreprises du secteur : d’après une étude de l’institut Harris Interactive (2010), 90% des entreprises innovantes françaises utilisent des solutions libres et 63% utilisent ces solutions en majorité. La croissance du secteur du Logiciel Libre est estimée à 30% en 2013.

L’essor de l’informatique en nuage, qui bouleverse en profondeur les modèles économiques, devrait permettre d’illustrer concrètement ces chiffres. Dans la compétition qui s’est engagée ces dernières années, les entreprises françaises ont pris une place de choix et les technologies libres peuvent les favoriser davantage encore. Il revient aux législateurs et au gouvernement d’accompagner ce mouvement de lois et règlements qui garantissent le respect de la vie privée et l’indépendance des institutions.

Par ailleurs, la place de premier plan qu’occupe la France dans l’économie du logiciel libre ne doit pas faire oublier que les aides économiques créées pour accompagner l’innovation ne favorisent pas son succès. La gestion administrative nécessaire au montage de ces demandes d’aide, lorsqu’elles se font via un consortium, est souvent plus importante que le temps nécessaire aux initiateurs d’un projet pour le développer, ce qui les conduit à s’en détourner pour se concentrer uniquement sur la réussite technique.

C’est pourquoi l’April interpelle les candidats à l’élection présidentielle dans ce cahier Économie/Entreprise/Innovation que nous vous invitons à consulter.

>>> Source & Suite sur : http://www.april.org/cahiers-candidatsfr-economie-du-logiciel-libre-et-election-presidentielle-2012