Le déserteur #csa #internet #hadopi

Peut-être, JCFrog ne le sait-il pas (j’en doute), mais pour avoir assisté à quelques-uns de ses concerts, Renaud (le chanteur – dont je suis fan devant l’éternel) n’est plus trop le grand rebelle « politique » que l’on a connu, lorsqu’il s’agît de défendre son gagne-pain, à savoir le droit d’auteur. Télécharger, c’est le mal, avec des convictions pré-formatées des Lobbyistes. Pourtant, l’époque des copies de cassettes dans ce domaine ne l’a pas empêcher de connaître un grand succès. Par conséquent, cette reprise de notre intarissable Jérôme Choain sur la chanson « Déserteur » est une forme de petit pied de nez plutôt cocasse, même si, ce n’était très certainement pas son intention.

En effet, sa reprise de « Déserteur » (une reprise modifiée déjà de la chanson de Boris Vian) est encore une fois tournée sur le copyright, la hadopi, le csa et Internet ; des sujets culturels qu’il aime partager, dénoncer, faire évoluer, et surtout défendre (pour Internet).

Je regrette toutefois le petit manque d’inspiration sur le dernier couplet, où dans la version originale du titre, Renaud exprimait son envie de partager un bon repas avec le Président pour discuter des militaires, et notamment du service obligatoire (à l’époque). Mais, notons aussi que lorsqu’il s’agit du Copyright, le peuple n’a pas son mot à dire même si, notre président actuel, François Hollande, a voulu nous le faire croire. Les Militaires du Copyright sont totalement intransigeants.

On attend avec impatience sa réforme P3 (voire P5) de la loi HADOPI, et du transfert de ses pouvoirs – notamment de censures – au CSA.

Si tu ne connais pas l’originale, voici la célèbre chanson de Boris Vian …& celle de Renaud :

Et voici le texte revu & modifié par Jérôme :

Mr le Président je t’écris ce mail
que tu liras surement sur un minitel
je viens de recevoir un DM de mes vieux
parait qu’le CSA s’est pointé chez eux

j’ose pas imaginer ce que leur a dit mon père
l’hadopi les lobbies et les ministères
les a vraiment dans le Net pt’etre encore plus que moi
des qu’il peut en troller ce vieux hacker y’sgene pas

Alors comme ça parait qu’la France a besoin de moi
l’industrie du disque doit sauver ses emplois
le vieux millénaire s’accroche à sa rente
la démocratie peut pas dire qu’ça les tente

tu me fais bien marrer à v’nir pleurer pour l’Art
quand tu ne sers jamais qu’un monde de stars
ultra libéral ultra archaïque
du tout comptable, des banquiers et des flics

Le plus drôle dans tout ça c’est que tu t’es planté
ta daube c’est pas moi qui l’ai téléchargée
j’ai bien autre chose à faire de ma connexion
Internet c’est plus beau que ta suspicion

C’est vrai j’ai hissé le grand drapeau noir
mais chui blanc comme neige, pourras tu le croire
Je suis assez con pour ne rien pirater
Tu voulais un exemple ben tu vois c’est raté

Pi surtout c’qui m’déplait c’est qu’j’aime pas la censure
et qui c’est qui la fait, c’est les potes à lescure
ils sont nuls ils sont vieux c’est tous des pubeux
Main’t’nant j’vais te dire pourquoi j’veux jamais être comme eux

on s’est pas fait suer à connecter la planète
à s’ouvrir l’autre à mieux se connaitre
pour changer de cap te voir tout contrôler
au service unique de tes boutiquiers

j’t’el dis gentiment ils peuvent bien tous crever
avec leur e-gnorance et leurs vues bornées
nous autres citoyens on a l’monde à sauver
la faim la misère avant les DVD

Internet c’est nous, c’est l’humanité
On a besoin de tous en illimité
Tout le savoir du monde enfin partagé
c’est du domaine public non c’est pas du privé
non c’est plus du privé

 

>>> Sources sur : http://jcfrog.com/blog/le-deserteur-csa-internet-hadopi/

mais aussi : http://neosting.net/video/deserteur-jcfrog-reprise-copyright.html

L’identification des personnes par la HADOPI

Un petit post inspiré de la news de {niKo[piK]} où l’on peut lire entre autre que Hadopi va étendre sa surveillance à d’autres sources, genre téléchargement direct, forum, moteur de recherche etc…

A chaque fois que je lis un article relatant les frasques de l’Hadopi je suis toujours interpellé par le principe d’identification des suspects.

Laissons de côté l’aspect “obstruction à la liberté”, “vol de données privées” etc… Je me doute que c’est LE sujet le plus critique et sujet à débat, mais regardons uniquement le processus qui permet à Hadopi d’identifier un coupable en comparaison au système bancaire.

D’abord un petit extrait d’un document de la CNIL (document complet ici)

Le monde du Paiement Bancaire

Dans le monde bancaire on applique à la lettre ce principe puisque que l’identification d’une personne est prouvée par la possession d’une carte bancaire (ce que l’on a) et un code secret (ce que l’on sait).

Le processus de livraison de ces deux informations ne peut être identique. Donc une carte est livrée par un canal de distribution et le code secret original doit être livré par un autre canal de distribution.

Lors d’un paiement bancaire sur internet, vous devez manipulez deux paramètres de l’authentification forte, j’ai donné ici la combinaison “Carte / Code Secret”, mais ça peut être autre chose comme une grille unique composée de nombres qui vous est donnée par votre banque. Lors de la confirmation du paiement, il vous est demandé le 4ème chiffre de la 22ème colonne de cette fameuse grille que vous êtes le seul à posséder.

En plus de tout ça, la banque doit vous offrir l’intégrité de votre message. Hors de question donc qu’un hacker qui se trouve au milieu puisse modifier le message pour envoyer le paiement vers un numéro de compte que lui seul maîtrise.

Pour l’intégrité du message, soit on fait appel à la signature (on se met au niveau des données), ou alors on fait appel au SSL qui est un tunnel qui garantit l’intégrité du message depuis le browser jusqu’au serveur. C’est un peu moins puissant mais c’est souvent accepté et acceptable.

Cette manière de procéder (les deux paramètres pour l’authentification forte + l’intégrité du message) va engendrer la “non-répudiation“ des données, c’est-à-dire l’impossibilité pour l’émetteur du message (ici du paiement bancaire) de nier qu’il est responsable de ce message.

Le monde Hadopi

En gros, Hadopi vous espionne pour savoir si vous téléchargez de manière illégale de la musique, des films, ou autres matériel protégé par le droit d’auteur.

Hadopi devrait être capable, comme dans le monde bancaire, de lever le bouclier “non-répudiation en cas de contestation de la part de l’accusé.

Hadopi peut-elle le faire ?

Non car Hadopi surveille des noeuds de réseau, et même si ces noeuds se trouvent chez le fournisseur d’accès internet :

  1. Une personne ne peut être liée à une IP, il n’y a pas moyen de faire ça tant que le fournisseur lui même ne fournit pas une méthode d’authentifation forte entre l’utilisateur et lui. Pour l’instant seul un code est demandé et les box sont interchangeables.
  2. En supposant que le point 1 est rempli (ça sous-entend que votre box est personnalisée, qu’elle vous a été donnée en main propre par une personne qui vous a demandé confirmation sur votre identité et que ce n’est pas la même personne qui vous a remis le code secret par défaut), il n’y a aucune intégrité sur les paquets qui sortent de votre machine, ça veut dire que tout ce que vous pensez envoyer comme info peut-être modifié avant d’arriver chez votre FAI.
  3. En supposant que le point 2 est rempli (ça sous-entend que TOUS vos paquets envoyés de votre machine sont soit signés, soit encryptés, histoire d’avoir l’intégrité des paquets), ça ne vous protège pas contre les virus, qui eux vont bénéficier de la position de man-in-the-browser.

Conclusion

Hadopi ne peut prouver une quelconque culpabilité tant qu’ils utilisent cette manière d’authentifier les personnes. Ils tentent malgré tout de lier un abonnement avec une personne physique, l’utilisation de cet abonnement rend responsable la personne physique abonnée de tout ce qui sort de la machine…Mais c’est de la grosse connerie. On ne PEUT PAS faire un lien entre une personne qui paye un abonnement et des trames TCP/IP qui arrivent chez le FAI, ce n’est pas fiable. C’est encore pire en tenant compte du fait que la Hadopi capture des paquets n’importe ou et ensuite contacte le FAI pour identifier le possesseur de l’IP.

En supposant que vous êtes infectés par un virus et que votre machine est contrôlée par un pirate, le pirate vous fait télécharger des chansons de manière illégales en clair et il récupère le tout depuis votre machine vers la sienne de manière cryptée. Que va déduire Hadopi avec ce qu’il peut voir ?

On peut même imaginer que le pirate ne souhaite pas profiter de votre téléchargement mais juste de vous nuire, ça le rendrait intraçable une fois le virus installé, et vous seriez seul coupable. Si la Hadopi va au procès, il vous sera impossible de prouver votre innocence car vous n’êtes peut-être pas au courant qu’un virus télécharge quelque chose.

A cela la Hadopi peut contre-attaquer en disant que chaque personne physique payant un abonnement est responsable de la “bonne santé” de la machine qui se connecte à l’internet. A cela je réponds une fois de plus que ce n’est pas recevable. Si vous allez sur des sites fiables, ces même sites ont peut-être été hackés et vous avez été victime via XSS ou SQL injection. Il ne faut pas oublier non plus que Comodo a été hacké (j’en parle ici) et ses certificats ont été corrompus, n’importe quel site équipé de ces certificats à cette époque (avant la révocation des certificats) était vulnérable et surtout pouvait être un “faux site” contrôlé par un hacker et donc susceptible de vous infecter, donc même avec la meilleure volonté du monde on ne peut pas garantir que sa machine est sans virus.

Les banques connaissent la problématique et remboursent le client en cas de problème car pour l’instant elles acceptent de vivre avec le risque. Quelle est la réponse de la Hadopi face aux personnes infectées et coupables selon elles de téléchargement ?

>>> Source : http://www.captainposix.net/?p=1398

>>> Licence : Creative Commons CC BY-SA

 

Geektionnerd : Hadopium du peuple

La riposte graduée selon notre ami Gee 🙂

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa

Source : Hadopi : Lescure favorable au maintien de la riposte graduée (Numerama)

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)

>>> Source : http://www.framablog.org/index.php/post/2012/07/20/geektionnerd-hadopium-du-peuple

Quelques nouvelles de Numerama

L’accusation de négligence de sécurisation du WiFi est intenable, selon un juge US

Aux États-Unis, un juge a considéré que l’accusation de négligence dans la sécurisation d’un réseau sans-fil est « intenable« . La contravention pour négligence caractérisée, introduite en France via un décret, a pour but d’obliger les internautes à sécuriser leur accès à Internet, afin que celui-ci ne puisse pas être servir à pirater des contenus culturels.

>>> Source & suite sur : http://www.numerama.com/magazine/23177-l-accusation-de-negligence-de-securisation-du-wifi-est-intenable-selon-un-juge-us.html

La Cour de cassation se penche sur la vente liée et son caractère « déloyal »

Considérée par la justice comme une pratique commerciale déloyale, la vente liée entre un PC et un O.S. a été analysée par la Cour de cassation dans le cadre de l’affaire opposant l’UFC-Que Choisir et HP. Sans remettre en cause le fond de la décision rendue par la cour d’arrêt, la plus haute juridiction l’a néanmoins cassé au regard des erreurs de forme.

>>> Source & suite sur : http://www.numerama.com/magazine/23187-la-cour-de-cassation-se-penche-sur-la-vente-liee-et-son-caractere-deloyal.html

Vers un déblocage de l’UEFI pour Linux

Les développeurs Linux entrevoient le bout du tunnel. Une version open-source de l’UEFI imposé par Microsoft vient d’être publiée. Elle leur permet d’adapter leur OS à ce système qui sécurise la phase de démarrage de l’ordinateur. Sans ça, il faudra que le logiciel soit signé. Un processus payant qui signerait la fin d’un bon nombre de distributions.

Nous en avons déjà parlé, l’arrivée sur le marché de Windows 8 dans les prochains mois s’accompagnera de l’adoption par les constructeurs de l’UEFI. Ce système qui permet notamment de sécuriser le démarrage des ordinateurs est imposé par Microsoft sur les machines basées sur une architecture ARM, et fortement recommandé sur les autres.

Seulement, il demande que l’OS de la machine soit signé afin d’être lancé. Red Hat a annoncé la création d’un système permettant aux éditeurs de faire signer leur travail. Mais ce processus est payant, et les auteurs de distributions Linux n’ont pas toujours les moyens de les faire signer. Le problème reste donc entier.

Zdnet explique ce dimanche que James Bottomley, qui est à la tête du Conseil Technique de la Linux Foundation, a peut-être débloqué la situation en publiant les sources d’Intel Tianocore. Ces fichiers sont la version open-source de l’UEFI d’Intel et intègrent le système de signature utilisé par Microsoft.

Ils permettent donc aux développeurs de commencer à travailler à l’adaptation de leur OS sans avoir de machine équipée d’UEFI. Le magazine précise que plusieurs constructeurs ont également salué cette publication, tous ne disposant pas encore de matériel compatible.

Bottomley souligne que c’est encore une version alpha, certaines fonctionnalités n’étant stables que depuis quelques jours. Mais c’est un signe encourageant vers la résolution de ce problème.

>>> Source sur : http://www.numerama.com/magazine/23191-vers-un-deblocage-de-l-uefi-pour-linux.html

Richard Stallman s’exprime sur l’escroquerie des Ayants-Droit d’HADOPI

Richard Stallman, RMS pour les intimes, qui est l’inventeur de GNU – logiciel libre, s’exprime à propos de la HADOPI en France et du système actuel des ayants-droit comme d’une escroquerie. « Les Ayants-droit sont une entreprise et pas des artistes ». Pascal Nègre, si tu nous écoutes… Difficile, en tout cas, de ne pas lui donner raison, tant le modèle économique des éditeurs de contenus « artistiques » n’est plus adapté à l’heure d’Internet. Alors, lorsqu’un militant duCopyleft s’exprime, c’est tout le poids du monde citoyen qui le suit.

Mais, là où je suis impressionné, c’est sur la solution de légalisation du partage qu’il préconise pour rémunérer les créateurs – plus que les ayants-droits. Une solution quasi identique à celle que j’avais aussi émise, il y a quelques années, et que visiblement je n’étais pas le seul à avoir. une solution à n’en pas douter une seule seconde qui ne trouvera jamais sa concrétisation, même avec François Hollande, l’actuel président de la République Française. Les lobbies sont bien trop puissants pour se laisser faire, et le courage Politique n’est pas de ce monde – à sa charge de me faire mentir.

Personnellement, et je peux me tromper ; la seule chose que je vois pour remplacer la HADOPI, c’est une taxe – sans aucune contrepartie – sur les FAI pour soi-disant financer la création.

Je ne savais pas qu’il avait un aussi bel accent français ; quel Grand Homme.

http://www.dailymotion.com/swf/xrtt4z_richard-stallman-le-pape-du-logiciel-libre-conseille-hollande-sur-hadopi_news

>>> Source sur : http://neosting.net/video/richard-stallman-sexprime-sur-le-systeme-hadopi.html

La loi Hadopi sera bien « révisée » d’ici 2013

Aurélie Filippetti et Fleur Pellerin ont confirmé que la loi Hadopi allait être modifiée par le nouveau gouvernement, après une concertation avec les parties prenantes qui devrait être organisée cet été, pour aboutir avant la fin de l’année.

Les deux ministres les plus proches du dossier ont parlé, et confirmé que le chantier de la loi Hadopi sera ouvert sous la présidence de François Hollande. Mais plutôt que d’abrogation, il s’agira d’une révision.

La riposte graduée devrait être allégée du point de vue des sanctions, sans abandonner le dispositif dit « pédagogique » d’envoi des e-mails. Et surtout, de nouvelles taxes devraient être mises en place pour financer la création. Une manière de mettre en place la rémunération qu’aurait permis la licence globale…

Videolan (VLC) dépasse le milliard de téléchargements et saisit l’HADOPI

Audiovisuel

Les statistiques de téléchargement du lecteur audio/vidéo multiformat VLC le montrent : toutes versions confondues, le logiciel a été téléchargé plus d’un milliard de fois.

Malgré cette popularité (essentiellement sur des systèmes propriétaires), VLC rencontre encore des problèmes légaux de taille, notamment en ce qui concerne les DRM et le Blu-Ray. Une saisine a été déposée par VLC auprès de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (HADOPI) ; cette dernière issue de la loi éponyme a succédé à l’Autorité de régulation des mesures techniques (ARMT) mise en place par la loi DADVSI.

L’objectif du projet Videolan est d’éclaircir la position légale de VLC concernant le droit de lire des Blu-Ray verrouillés par DRM…

>>> Source & plus d’infos sur : http://linuxfr.org/news/videolan-vlc-depasse-le-milliard-de-telechargements-et-saisit-l-hadopi

Libertés sur Internet : le gouvernement doit s’engager

Un nouveau gouvernement vient d’être formé. Aurélie Filippetti y a été nommée ministre de la Culture et de la Communication. Elle hérite de la campagne une situation assez chaotique. Rappelons qu’avant le début de cette campagne, un travail de fond avait été conduit dans des groupes du Laboratoire des idées du Parti socialiste, mais aussi au sein d’EELV et du Parti de gauche, avec à chaque fois la participation d’experts extérieurs et d’acteurs culturels. Ces groupes avaient élaboré sur les relations internet / culture des projets assez clairs et cohérents entre eux, associant :

  • l’abrogration d’HADOPI et de certaines dispositions de la DADVSI ;
  • la légalisation du partage non-marchand entre individus précisément délimité ;
  • la mise en place de nouveaux financements contributifs (principalement issus des internautes mais aussi abondés par des prélèvements sur les FAI) visant à la fois une rémunération supplémentaire pour les auteurs et autres contributeurs aux œuvres et une source de financement additionnel pour la production de nouvelles œuvres ;
  • un engagement fort pour la capacitation culturelle, à travers l’éducation culturelle et artistique, l’éducation populaire, et les pratiques amateur ;
  • des licences collectives pour la mise à disposition commerciale en ligne pour encourager la disponibilité commerciale de toutes les œuvres selon des termes équitables ;
  • une approche du livre et de l’écriture numérique qui prend en compte ses nouvelles potentialités au lieu de bétonner les positions acquises d’éditeurs conservateurs ;
  • la défense efficace de la neutralité du net ;
  • diverses mesures pour encourager les producteurs et intermédiaires à valeur ajoutée ;
  • et enfin, le soutien à la numérisation et à la diffusion libre par les bibliothèques et archives des œuvres du domaine public ou orphelines.

Dès la primaire socialiste, on a assisté à des valses-hésitations, avec des déclarations contradictoires sur fond de mobilisation frénétique des lobbys externes et de leurs représentants ou amis internes. Jamais la fracture culturelle entre les porteurs de dossier ayant construit une compréhension de fond du sujet, et ceux qui ignorant tout d’internet et des nouvelles pratiques culturelles ne recherchaient que la garantie du soutien de quelques artistes, d’un ministre, de dirigeants de sociétés de gestion et de lobbys de producteurs n’a parue si vive. Il y a quelques jours encore, des « représentants » du candidat ou président élu mais non encore en fonction ont négocié avec l’HADOPI la continuation de son activité et de l’usage de son budget, en totale contradiction avec les politiques annoncées au même moment et alors même qu’un Parlement qui n’est pas encore élu va débattre d’un collectif budgétaire.

Il faut aujourd’hui surtout espérer que l’on va enfin laisser travailler ceux pour qui c’est la création vivante et le partage de la culture par tous qui comptent. Qu’ils vont enfin pouvoir sortir de l’urgence permanente créée chaque jour par les lobbyistes, prendre le temps et la distance de la réflexion, du débat sur les faits. Nos exigences à cet égard doivent être modestes et mesurées :

  • Que la commission annoncée pour explorer les voies de « l’exception culturelle 2.0 » soit constituée uniquement de personnalités indépendantes de tout intérêt économique (qu’il s’agisse de ceux des industries culturelles ou des intermédiaires d’internet), à charge pour elle d’auditionner qui elle estimera utile. L’indépendance doit s’entendre ici dans un sens fort, il ne suffit pas d’avoir quitté les postes qu’on occupait hier pour pouvoir s’en targuer ;
  • Que toutes les options, et en particulier celles qui reposent sur la reconnaissance du partage non-marchand et la mise en place de nouveaux financements contributifs qui a été interdite de débat dans toutes les commissions publiques jusqu’à présent, soient discutées à égale légitimité, étudiées par des experts indépendants et soumises à l’appréciation du public ;
  • Que ces débats soient reliés aux projets de réforme du copyright et du droit d’auteur qui vont apparaître dans l’agenda européen dès qu’on aura pris la mesure de ce que signifie le rejet d’ACTA.

Ces travaux prendront du temps. Mais le nouveau gouvernement a une responsabilité urgente en attendant. Il doit immédiatement annoncer qu’il ne soumettra pas ACTA à ratification. Plus de la moitié des pays européens n’ont soit pas signé ACTA, soit suspendu sa ratification. Lorsqu’on discute avec les députés européens de ces pays, une question vient immédiatement : quand le nouveau gouvernement français va-t-il annoncer qu’il se rallie à l’opposition à ACTA ? Nos propres gouvernements, disent-ils, attendent cette décision. Ne les faites pas attendre. C’est la position constante et affichée des partis qui ont soutenu le nouveau président au deuxième tour de s’opposer à ACTA. Il s’agit juste de le rappeler, mais vite, s’il vous plaît.

>>> Source sur : http://www.laquadrature.net/fr/libertes-sur-internet-le-gouvernement-doit-sengager

Quand les ayants droit boycottent Hadopi

Selon nos informations, les ayants droit et même le ministère de la Culture se seraient entendus pour ne pas répondre à la consultation publique ouverte par l’Hadopi, qui interroge sur les souplesses éventuelles à apporter à l’application des droits d’auteur. Sans doute faute de réponses, l’Hadopi a décidé de prolonger la consultation qui était ouverte jusqu’au 15 mai.

Dans l’histoire de Numerama, il n’y a pas eu beaucoup d’articles favorables à l’Hadopi. Ils se comptent à peu près sur les doigts d’une main en partie amputée. On se souvient de celui où l’on expliquait que l’Hadopi était moins pire que le CSA dans son projet de régulation du net, et de celui, plus récent, où nous saluions l’ouverture d’uneconsultation publique sur les exceptions au droit d’auteur.

A cette occasion, nous avions noté que le texte de la consultation semblait ouvrir la voie à la proposition d’introduction dans le droit d’auteur français (ou plutôt européen) de la notion de « fair use », très utile aux Etats-Unis. Elle autorise en effet les exploitations des oeuvres sans autorisation préalable de l’auteur ou du producteur, pourvu qu’elles ne fassent pas préjudice aux titulaires des droits. Alors qu’actuellement tout est interdit si ça n’est pas explicitement et précisément autorisé, le « fair use » apporterait une énorme bulle d’air, notamment sur Internet. Plusieurs états européens dont le Royaume-Uni, l’Irlande ou les Pays-Bas ont ouvert une réflexion sur le sujet, sous la pression d’acteurs comme Google qui se disent freinés par les lois européennes trop rigides.

Or selon nos informations, le ministère de la Culture et les ayants droit voient d’un très mauvais oeil l’initiative prise par l’Hadopi, qui ouvre la boîte de Pandore. Les représentants du cinéma, du livre et de la musique se sont accordés pour ne surtout pas répondre à la consultation, ce qui aura pour effet d’en limiter drastiquement la portée politique. Comment émettre des propositions avec force, lorsque les premiers concernés ne prennent même pas la peine de les commenter ?

VLC saisit Hadopi pour obtenir le droit de lire les Blu-Ray sous DRM

L’éditeur VideoLAN, en charge du projet de lecteur multimédia VLC, a saisi la Haute Autorité pour obtenir le droit de lire les Blu-Ray verrouillés par des mesures techniques de protection. L’Hadopi dispose en effet, en plus des missions de riposte graduée et d’offre légale, des attributions de l’ancienne Autorité de régulation des mesures techniques.

Haro sur les DRM ! Douze ans après la création des disques Blu-Ray, l’éditeur du célèbre lecteur multimédia VLC, le français VideoLAN, passe à l’offensive. Profitant de certaines dispositions contenues dans la loi Hadopi, les responsables du projet ont demandé, selon une information du Point, l’autorisation d’intégrer légalement et sous licence libre les clés de protection des disques Blu-Ray dans le logiciel libre.

Interrogé par l’hebdomadaire, le président de l’association VideoLAN justifie cette saisine de l’Hadopi par l’ambition de « faire avancer le droit sur une question très compliquée. Notre but est juste de faire de la lecture de DVD. Mais la lecture, en informatique, c’est mécaniquement de la copie. Nous contournons déjà les mesures techniques de protection des DVD depuis 2003, et personne ne nous est tombé dessus« .

Sauf que « la loi qui autorise le contournement des DRM au nom de l’interopérabilité dispose aussi que le mécanisme doit respecter le droit d’auteur. Une contradiction absolue, puisque les DRM sont toujours protégés par le droit d’auteur » souligne Jean-Baptiste Kempf. D’où l’idée de passer par la Haute Autorité, qui doit déterminer ce semestre si elle nomme un expert ou si elle rend directement un avis.