Communiqué de presse : L’école selon Microsoft : comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer l’éducation privatrice et fermée

Le collectif SavoirCom1 s’associe à l’AprilFramasoft, le CNLL, et l’Aful  pour co-signer un communiqué  de presse  »L’école selon Microsoft : comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer l’éducation privatrice et fermée « .

La conclusion du manifeste de Savoirscom1 indique :

« Le numérique est un processus qui transforme l’ensemble de la société en modifiant l’appropriation et le partage des connaissances. Il est essentiel que les politiques publiques en tiennent compte et préservent tout autant que promeuvent ce qui en est le coeur : la création et le partage des biens communs informationnels. »

Ainsi, il nous parait essentiel que l’enseignement prenne en compte  de façon plus précise une  à la translittératie qui s’appuie comme l’exprime ce communiqué de presse sur

  • Une maîtrise du code et la création de contenus multimédia
  • L’évaluation de l’information.
  • Une reconnaissance de l’éducation aux médias et à l’information

dans le sens d’une éducation aux médias et à l’information comme le recommande l’UNESCO, et comme l’enseigne déjà, entre autres,  les professeurs documentalistes.

Voici le communiqué publié également sur le site de l’April.

Paris, le 7 novembre 2013. Communiqué de presse.

Deux ans après la convocation d’une centaine d’inspecteurs de l’Éducation nationale au siège de Microsoft France, l’April, Framasoft, le CNLL, SavoirsCom1 et l’Aful s’étonnent d’une nouvelle entorse à la  scolaire et à l’intérêt du service public d’éducation.

Le 19 novembre 2013, plusieurs responsables de l’Éducation nationale se déplacent au siège de la société Microsoft1. Michel Pérez, Inspecteur général de l’Éducation nationale, Catherine Becchetti-Bizot, Inspectrice générale, Directrice du Comité Stratégique pour le Numérique à l‘École ainsi que des représentations des associations de collectivités viennent découvrir une étude coordonnée par Ludovia Magazine, en association avec Microsoft, Intel et SFR2.

Le titre de l’étude se veut neutre : « Investissement des collectivités en matière de numérique à l’école ». Le dispositif de communication ne l’est pas. Par leur présence à la table ronde organisée par Microsoft, les Inspecteurs généraux légitiment l’appropriation de l’Éducation nationale par une société privée. Les signataires de ce communiqué dénoncent fermement cette nouvelle entorse à la neutralité scolaire et à la mission de service public de l’éducation nationale.

Les collectivités territoriales souhaitent-elles vraiment favoriser l’exploitation commerciale de l’école par quelques grandes sociétés pour lesquelles l’éducation est exclusivement un marché captif ?

Ce n’est pas la première fois que des responsables de l’Éducation nationale se déplacent au siège de la société Microsoft. Lors du salon Éducatec-Éducatice 2011, les inspecteurs de l’Éducation nationale chargés de mission nouvelles technologies (IEN-TICE) s’étaient vu convoqués par leur hiérarchie pour tenir leur journée annuelle au siège de la société Microsoft. L’April et Framasoft avaient déjà dénoncé «une véritable entorse à la neutralité scolaire et vivement regretté que les programmes de ces journées ne mentionnaient pas les logiciels et ressources libres3. Malgré la circulaire du premier ministre « Pour l’usage des logiciels libres dans l’administration »4.

Ce n’est pas non plus qu’un accident de parcours. Les services de l’Éducation nationale envoient depuis plusieurs mois des signaux inquiétants. Le rapport de l’Inspection générale sur « La structuration de la filière du numérique éducatif : un enjeu pédagogique et industriel »5 est très peu documenté sur les logiciels et ressources libres ou, au mieux minimise leur apport. Et le rapport n’aborde que très succinctement l’une des dispositions importantes du texte de loi pour la refondation de l’école qui recommande : « l’incitation au développement de ressources numériques se fera notamment en faveur de logiciels libres et de contenus aux formats ouverts »6. Les signataires de ce communiqué auraient pu, avec d’autres, aider les rédacteurs dans leur travail afin d’arriver à un rapport plus exhaustif.

« L’école ne doit pas être un marché captif des éditeurs privateurs du numérique. L’école que nous appelons de nos vœux, ne doit pas enseigner « avec » le numérique sur des produits privateurs dans une approche de type B2i qui forme avant tout des consommateurs passifs » déclare Rémi Boulle, vice-président de l’April, en charge du groupe de travail Éducation. Dans la continuité des principes hérités du siècle des Lumières, elle doit former des futurs citoyens responsables, capables de réfléchir de façon libre, indépendante voire les créateurs de demain.

Stefane Fermigier, Vice-Président du CNLL, rappelle pour sa part « La place du logiciel libre dans le système éducatif français est un enjeu majeur pour la compétitivité de notre économie. Pour continuer d’être à sa place de leader mondial du logiciel libre, la France doit aussi se doter d’une politique éducative forte dans ce domaine, en privilégiant l’usage d’outils pédagogiques libres, en fondant l’apprentissage du numérique à l’École sur les logiciels libres, et en enseignant les technologies et méthodologies propres au logiciel libre dans les filières informatiques et scientifiques ».

Enseigner « avec » le « numérique » dans toutes les disciplines nécessiterait a minima :

  • un véritable enseignement de la science informatique ;
  • d’authentiques cours de technologie qui ne seraient plus limités, en collège, à la seule étude d’objets physiques dans lesquels l’informatique qu’ils pourraient incorporer est ignorée et traitée comme une boîte noire ;
  • un authentique apprentissage raisonné des logiciels et de l’internet qui n’est actuellement enseigné nulle part ;
  • un enseignement des technologies et méthodologies propres au logiciel libre dans les filières scientifiques et informatiques ;
  • l’utilisation de logiciels libres et la diffusion sous licence libre des ressources utilisées dans le service public de l’éducation ;
  • une réflexion opérationnelle (approfondie) sur les contenus de cet enseignement, dès l’école primaire.

C’est également enseigner l’apprentissage du travail collaboratif, incompatible avec des ressources privatrices DRMisées, des formats de fichiers non interopérables, des licences qui ne permettent pas la libre circulation et le libre partage des savoirs. L’École ne doit plus être contrainte dans des systèmes privateurs et fermés.

Nous nous tenons à la disposition de l’Inspection générale et de Mme Catherine Becchetti-Bizot pour toute information complémentaire sur les logiciels et ressources libres pour l’éducation et leur souhaitons un riche salon Éducatec-Éducatice.

>>> Source & plus d’infos sur :

http://www.savoirscom1.info/2013/11/08/communique-de-presse-lecole-selon-microsoft-comment-jai-appris-a-ne-plus-men-faire-et-a-aimer-leducation-privatrice-et-fermee/

>>> Autre article sur le même sujet :

http://cyrille-borne.com/post/2013/11/10/microsoft-a-lecole-cest-po-bien-mais-quelles-sont-les-propositions-denvergure-nationale-du-libre

« quand les petites institutions nationales du libre feront l’effort de fusionner (…)[et] mettronts un portail de référence commun avec sur ce portail LA solution, qui est en fait une solution mais qui par des choix cartésiens et adaptés deviendra LA solution, qu’elles référenceront les entreprises qui sur le secteur auront signé une charte pour mettre en place LA solution, alors à ce moment là on pourra commencer à discuter des moyens pour mettre en œuvre le libre à l’école. »

***

Je vous invite également à écouter la conférence intitulée « Qu’est ce que le logiciel libre? » enregistrée lors de la venue de Richard Stallman à Lille le 23 février 2011, ainsi que l’interview réalisée pour l’émission de radio l’Echo des Gnous.

Vous trouverez les fichiers audios & vidéos sur cette page : http://www.f.0x2501.org/p/rms/

L’école selon Microsoft : comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer l’éducation privatrice et fermée

Paris, le 7 novembre 2013. Communiqué de presse.

Deux ans après la convocation d’une centaine d’inspecteurs de l’Éducation nationale au siège de Microsoft France, l’April, Framasoft, le CNLL, SavoirsCom1 et l’Aful s’étonnent d’une nouvelle entorse à la neutralité scolaire et à l’intérêt du service public d’éducation.

Le 19 novembre 2013, plusieurs responsables de l’Éducation nationale se déplacent au siège de la société Microsoft1. Michel Pérez, Inspecteur général de l’Éducation nationale, Catherine Becchetti-Bizot, Inspectrice générale, Directrice du Comité Stratégique pour le Numérique à l‘École ainsi que des représentations des associations de collectivités viennent découvrir une étude coordonnée par Ludovia Magazine, en association avec Microsoft, Intel et SFR2.

Le titre de l’étude se veut neutre : « Investissement des collectivités en matière de numérique à l’école ». Le dispositif de communication ne l’est pas. Par leur présence à la table ronde organisée par Microsoft, les Inspecteurs généraux légitiment l’appropriation de l’Éducation nationale par une société privée. Les signataires de ce communiqué dénoncent fermement cette nouvelle entorse à la neutralité scolaire et à la mission de service public de l’éducation nationale.

Les collectivités territoriales souhaitent-elles vraiment favoriser l’exploitation commerciale de l’école par quelques grandes sociétés pour lesquelles l’éducation est exclusivement un marché captif ?

Ce n’est pas la première fois que des responsables de l’Éducation nationale se déplacent au siège de la société Microsoft. Lors du salon Éducatec-Éducatice 2011, les inspecteurs de l’Éducation nationale chargés de mission nouvelles technologies (IEN-TICE) s’étaient vu convoqués par leur hiérarchie pour tenir leur journée annuelle au siège de la société Microsoft. L’April et Framasoft avaient déjà dénoncé « une véritable entorse à la neutralité scolaire et vivement regretté que les programmes de ces journées ne mentionnaient pas les logiciels et ressources libres3. Malgré la circulaire du premier ministre « Pour l’usage des logiciels libres dans l’administration »4.

Ce n’est pas non plus qu’un accident de parcours. Les services de l’Éducation nationale envoient depuis plusieurs mois des signaux inquiétants. Le rapport de l’Inspection générale sur « La structuration de la filière du numérique éducatif : un enjeu pédagogique et industriel »5 est très peu documenté sur les logiciels et ressources libres ou, au mieux minimise leur apport. Et le rapport n’aborde que très succinctement l’une des dispositions importantes du texte de loi pour la refondation de l’école qui recommande : « l’incitation au développement de ressources numériques se fera notamment en faveur de logiciels libres et de contenus aux formats ouverts »6. Les signataires de ce communiqué auraient pu, avec d’autres, aider les rédacteurs dans leur travail afin d’arriver à un rapport plus exhaustif.

« L’école ne doit pas être un marché captif des éditeurs privateurs du numérique. L’école que nous appelons de nos vœux, ne doit pas enseigner « avec  » le numérique sur des produits privateurs dans une approche de type B2i qui forme avant tout des consommateurs passifs » déclare Rémi Boulle, vice-président de l’April, en charge du groupe de travail Éducation. Dans la continuité des principes hérités du siècle des Lumières, elle doit former des futurs citoyens responsables, capables de réfléchir de façon libre, indépendante voire les créateurs de demain.

Stefane Fermigier, Vice-Président du CNLL, rappelle pour sa part « La place du logiciel libre dans le système éducatif français est un enjeu majeur pour la compétitivité de notre économie. Pour continuer d’être à sa place de leader mondial du logiciel libre, la France doit aussi se doter d’une politique éducative forte dans ce domaine, en privilégiant l’usage d’outils pédagogiques libres, en fondant l’apprentissage du numérique à l’École sur les logiciels libres, et en enseignant les technologies et méthodologies propres au logiciel libre dans les filières informatiques et scientifiques ».

Enseigner « avec  » le « numérique » dans toutes les disciplines nécessiterait a minima :

  • un véritable enseignement de la science informatique ;
  • d’authentiques cours de technologie qui ne seraient plus limités, en collège, à la seule étude d’objets physiques dans lesquels l’informatique qu’ils pourraient incorporer est ignorée et traitée comme une boîte noire  ;
  • un authentique apprentissage raisonné des logiciels et de l’internet qui n’est actuellement enseigné nulle part ;
  • un enseignement des technologies et méthodologies propres au logiciel libre dans les filières scientifiques et informatiques ;
  • l’utilisation de logiciels libres et la diffusion sous licence libre des ressources utilisées dans le service public de l’éducation ;
  • une réflexion opérationnelle (approfondie) sur les contenus de cet enseignement, dès l’école primaire.

C’est également enseigner l’apprentissage du travail collaboratif, incompatible avec des ressources privatrices DRMisées, des formats de fichiers non interopérables, des licences qui ne permettent pas la libre circulation et le libre partage des savoirs. L’École ne doit plus être contrainte dans des systèmes privateurs et fermés.

Nous nous tenons à la disposition de l’Inspection générale et de Mme Catherine Becchetti-Bizot pour toute information complémentaire sur les logiciels et ressources libres pour l’éducation et leur souhaitons un riche salon Éducatec-Éducatice.

>>> Source & plus d’infos sur :

http://www.framablog.org/index.php/post/2013/11/08/ecole-selon-microsoft-education-privatrice-fermee

>>> Autre article sur le même sujet :

http://cyrille-borne.com/post/2013/11/10/microsoft-a-lecole-cest-po-bien-mais-quelles-sont-les-propositions-denvergure-nationale-du-libre

« quand les petites institutions nationales du libre feront l’effort de fusionner (…)[et] mettronts un portail de référence commun avec sur ce portail LA solution, qui est en fait une solution mais qui par des choix cartésiens et adaptés deviendra LA solution, qu’elles référenceront les entreprises qui sur le secteur auront signé une charte pour mettre en place LA solution, alors à ce moment là on pourra commencer à discuter des moyens pour mettre en œuvre le libre à l’école. »

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Je vous invite également à écouter la conférence intitulée « Qu’est ce que le logiciel libre? » enregistrée lors de la venue de Richard Stallman à Lille le 23 février 2011, ainsi que l’interview réalisée pour l’émission de radio l’Echo des Gnous.

Vous trouverez les fichiers audios & vidéos sur cette page : http://www.f.0x2501.org/p/rms/

MOOC power #revolution #education #internetmonamour

Capture d’écran 2013-09-04 à 10.01.48

Je suis bouleversifié :)

Je déconne pas, j’ai les poils au garde à vous, la gorge qui se noue, je suis physiquement chamboulé dès qu’on me gratouille cette corde sensible: le partage de la connaissance libre et gratuite. C’est mon truc à moi.

Quoi de plus révolutionnaire que de changer une société ou le savoir est accaparé en un monde ouvert où les plus prestigieuses universités (comme les plus petites) délivrent le savoir gratuitement?

Cette ouverture à l’autre, cette remise en cause de monopoles coupables, l’accès aux mêmes cours pour tous sans condition autre que celle d’avoir un accès au réseau, c’est le plus beau rêve que l’homme ait à mon sens jamais fait, et c’est aujourd’hui une réalité.

A l’heure ou notre gouvernement offline se demande benoitement ce que sera la France de 2025, voilà un court exposé de ce qu’elle devrait être déjà aujourd’hui et dont ils n’ont pas idée. Ce merveilleux exposé sur les MOOCs de Mme Vaufrey est un pur moment de bonheur, une vision du monde que nous construisons malgré les dinosaures (et le mammouth).

L’éducation comme bien d’autres secteurs est totalement largué par les bouleversements sociétaux de l’hyperconnexion et a besoin de révolution, mais elle est plus coupable que les autres à mon avis car rien n’est plus important. Mais on continue de se battre pour des histoires d’horaires…

Fermons les écoles, fibrons les campagnes!

Oui je suis excessif, mais c’est parce que je suis emballé :)

Ecoute cette prof si moderne au grand sens du terme, ça ne dure que 13 minutes, et c’est bouleversifiant. Merci Christine Vaufrey.

>>> Source & plus d’infos sur : http://jcfrog.com/blog/mooc-power-revolution-education-internetmonamour/

Conférence de François Elie : Quelle école pour la société de l’information ?

Le 27 avril dernier François Elie donnait une conférence remarquable et remarquée lors de la troisième édition de Fêtons Linux à Genève.

Nous l’avons jugée suffisamment importante pour en faire un article dédié (vidéo + transcript) et vous inviter à trouver vous aussi la demi-heure au calme pour l’écouter.

Les députés ont récemment abandonné la priorité du libre dans l’éducation. En écoutant François Elie, vous comprendrez pourquoi cette triste décision est tout sauf anodine.

Quelques extraits pour se motiver 😉

« Je vais vous décevoir tout de suite parce que vous vous attendez à ce que je dise qu’il est très très important d’utiliser le logiciel libre dans les écoles. Bon ça y est je l’ai dit. On peut passer à autre chose. »

« Si l’école doit être quelque chose, elle doit essayer de n’être ni l’école de l’initiation, ni l’école de l’apprentissage. Elle doit être au contraire l’école où on apprend à maîtriser les choses pour ne pas dominer les Hommes. »

« Il faut cesser d’opposer l’enseignement de la programmation d’une part et l’enseignement des usages, c’est important mais ça c’est l’école des maîtres et des esclaves. Ce qu’il faut enseigner, vite et à tous, c’est la science, pas la technologie ou l’usage. C’est en amont de la programmation, l’algorithmique. C’est en amont, de telle instanciation, du codage, du chiffrement, la théorie, quelque chose qui comme les maths n’ont besoin que d’une craie et d’un tableau noir. »

« Puisqu’on n’enseigne pas la physique dans une voiture, pourquoi devrait-on nécessairement apprendre l’informatique sur un ordinateur ? »

« L’école est le lieu, l’enjeu d’un affrontement colossal entre ceux qui voudraient ceux qui voudraient qu’elle reste l’école de la liberté et ceux qui voudraient en faire autre chose, une école qui serait cliente captive d’un marché, des industries numériques pour l’éducation. »

« On peut difficilement enseigner la liberté avec des outils qui cherchent à dominer. Ça va être compliqué d’utiliser des outils qui sont faits pour ne pas être partagés pour apprendre à des élèves à partager. Ça va être compliqué d’enseigner à des élèves comment il faut protéger ses données en utilisant des réseaux sociaux qui sont faits pour justement les capturer. Bref apprendre l’ouverture avec ce qui est fait pour fermer, c’est compliqué. »

« Je disais à une syndicaliste, vous aurez du mal à faire la révolution avec Word. Elle n’a pas compris ! J’avais été invité à une université d’été d’Attac, et là je leur avais dit : Je ne vais plus au MacDo mais vous êtes encore sous Windows. »

« L’école est l’endroit où on dit le plus de mal de Wikipédia, il faut le savoir. Par contre on dit beaucoup de bien de Diderot, de l’Encyclopédie, du siècle des Lumières. Embêtant quand même, parce que moi je suis persuadé que Diderot adorerait Wikipédia. Mais il n’adorerait pas Wikipédia pour lire mais pour écrire dedans. Il ne s’agit pas d’apprendre aux enfants à se méfier de ce qu’on lit dans Wikipédia, il faut leur apprendre à écrire dans Wikipédia. Mais ça il faut du temps. »

« L’école a tout à apprendre de la culture des hackers. Il faut apprendre à travailler comme des hackers. Nietzsche a une formule magnifique il dit « Plutôt périr que travailler sans joie ». On peut vouloir travailler comme un maître ou travailler comme un esclave. On peut aussi faire de sa vie quelque chose de plus joyeux, aimer son travail. On peut apprendre à aimer son travail à l’école. On peut apprendre à exister par la valeur de ce qu’on fait, par la valeur de ce qu’on montre, par l’image qu’on a, et pour ça, et bien le logiciel libre pourrait nous aider pour refonder l’école, pour apprendre à collaborer, pour apprendre à partager, pour apprendre à bricoler, produire ses propres outils, se former, se former sans cesse, être en veille permanente. Toutes ces qualités qui sont celles des hackers ce sont celles qu’on attend d’un élève. »

« Alors je reviens à Marx. Au 19ème siècle, il avait posé une bonne question : « À qui appartiennent les moyens de production ? » Et bien les moyens de production des contenus et des outils de l’école doivent appartenir à l’école. Donc la question du logiciel libre n’est pas une petite question, c’est la question même de l’école. Et la question n’est pas à l’utilisation. C’est de se mettre à l’école de ce mode de production, pour produire les savoirs, les contenus, pour rendre possible une éducation, une instruction des élèves qui leur permette d’accéder à la liberté, non par la technologie ou par les usages, mais par la science. »

 

 

François Elie : Quelle école pour la société de l’information ? Program or be programmed ?

>>> Source & transcription sur : http://www.framablog.org/index.php/post/2013/06/11/francois-elie-education-conference

Former la prochaine génération de bidouilleurs libres

Comment des hackers adultes peuvent-ils s’assurer de faire émerger une nouvelle génération de hackers libres ?

La réponse d’un père de famille dynamique et avisé 😉

See-Ming Lee - CC by-sa

Former la prochaine génération de bidouilleurs open source

Growing the next generation of open source hackers

Dave Neary (Red Hat) – 26 février 2013 – OpenSource.com
(Traduction Framalang : Antoine, cherry, psychoslave, Jeff_, Eijebong, biglittledragoon, goofy, Vero, mathilde, tcit, Quentin, Metal-Mighty, jtanguy, Penguin, Pat, Asta, arnaudbey + anonymes)

En tant que père de trois enfants de 5, 7 et 10 ans, j’ai hâte de partager avec eux les valeurs qui m’ont attiré vers l’open source : partager et créer ensemble des choses géniales, prendre le contrôle de son environnement numérique, adopter la technologie comme moyen de communication plutôt qu’un média de consommation de masse. En d’autres termes :

Comment des bidouilleurs adultes peuvent-ils s’assurer de faire émerger une nouvelle génération de bidouilleurs open source ?

Une des choses que j’ai apprise est qu’il ne faut pas aller trop vite. J’ai mis mes enfants devant Scratchet Sugar à l’âge de 5 et 8 ans, et, bien qu’ils se soient amusés à changer les nombres sur un petit programme que je leur ai montré et aient aimé dessiner leurs propres voitures pour ensuite les diriger sur l’écran, ils étaient trop petits pour comprendre le concept de lier des fonctions entres elles pour arriver à obtenir des comportements plus sophistiqués.

Voici quelques-unes des leçons que j’ai apprises en tant que parent qui, je crois, peuvent être adaptées selon l’âge et les centres d’intérêt de vos enfants.

Un espace à vivre bidouillable

Nous avons encouragé nos garçons à décorer leur chambre, à organiser leurs meubles comme ils voulaient et à avoir leurs propres petits fiefs. Parfois cela nous rend complètement dingues en tant que parents, et, régulièrement, nous devons les aider à ranger, mais leur espace leur appartient.

De même, chaque enfant de plus de 7 ans peut avoir un vrai couteau qu’il peut utiliser pour tailler du bois et couper de la ficelle.

Ingénierie préscolaire

J’adore les jouets qui permettent aux enfants de donner libre cours à leur imagination. En plus c’est génial, parce qu’en tant qu’adulte, je prends autant de plaisir qu’eux à jouer ensemble ! Mes jeux de construction préférés (achetés à peu près au moment où les enfants ont l’habileté nécessaire pour les manipuler) sont les Kapla, les trains en bois, les lots de DuploPlaymobilLego et les voitures Meccano.

Lego et Meccano notamment font un super boulot pour faire des kits adaptés aux enfants de tout âge. Une autre petite astuce est d’encourager le mélange et d’assembler différentes marques de jouets. Nous avons des ponts Kapla passant par-dessus des trains Ikea et des camions Lego qui transportent des personnages Playmobil.

Les Kapla aussi sont très intéressants. Ce sont des planchettes en bois découpées selon des proportions très précises ; elles sont trois fois plus larges qu’épaisses, et cinq fois plus longues que larges. Avec ces simples proportions et la précision des découpes, il est possible de construire des objets très complexes, comme la Tour Eiffel ou une maison Kapla.

Se lancer dans l’électronique

Nous avons un kit Arduino, et mon aîné commence à avoir le niveau pour comprendre comment câbler un circuit, mais il n’a pas encore découvert comment programmer dans le dialecte C propre à Arduino.

Mais même avant quelque chose de ce genre, les arts et les activités artisanales sont un excellent entraînement pour le DIY (NdT : Do It Yourself, c’est-à-dire « Faites-le vous-même »), et nous avons toujours quelques bâtonnets de glaces ou des pinces à linge et un pistolet à colle pour des cadeaux « faits main ».

Puis vous pouvez laisser traîner des tournevis, pinces, multimètres et autres fers à souder, pour que les enfants puissent désosser leurs vieux jouets, ou des appareils électroniques cassés, réparer les choses par eux-mêmes avec de simples circuits électriques, lorsque que quelque chose ne marche pas, et récupérer des pièces détachées pour les intégrer dans leurs futurs projets. Une supervision parentale est recommandée avec le fer à souder jusqu’à ce qu’ils maîtrisent son utilisation.

Apprendre aux enfants à bidouiller

J’adorerais entendre parler de ressources pour que les enfants apprennent à maîtriser la programmation ! Je connais l’existence de la Code Academy et la Khan Academy qui apprennent aux enfants à coder ; et Scratch and Sugar, que j’ai déjà mentionné.

Merci de partager vos propres conseils sur la manière d’endoctriner la prochaine génération de bidouilleurs open source !

>>> Crédit photo : See-Ming Lee (Creative Commons By-Sa)

>>> Source : http://www.framablog.org/index.php/post/2013/03/27/generation-hacker-education

>>> Autre billet intéressant : http://www.framablog.org/index.php/post/2013/04/03/science-jouer-partager-hacker

L’exemplaire et très instructive aventure libre d’un éditeur indien pour enfants

Un employé de l’éditeur Pratham Books nous raconte ici une bien jolie histoire : celle de la mise à disposition de livres sous licence Creative Commons, en commençant par la (controversée) CC BY-NC-SA pour finalement adopter la plus libre CC BY.

L’histoire ne s’arrête pas là puisque parmi ces livres seule la moitié a été mise en libre disposition sur Internet. Et quelle moitié s’est finalement mieux vendue ? Vous devinerez aisément la réponse, puisque vous êtes un fidèle lecteur du Framablog 😉

On se gardera de toute généralisation hâtive et par trop enthousiaste. C’est en Inde avec de la littérature pour enfants et un faible échantillon analysé. Il n’empêche que cela va à l’encontre de certaines (fausses) idées reçues et que cela fait plaisir à lire, à fortiori quand on a fait le choix d’un modèle similaire avec notre propre maison d’édition Framabook.

 

Pratham Books

 

C’est publication « ouverte » chez Pratham Books !

>>> Source & suite sur : http://www.framablog.org/index.php/post/2013/04/06/pratham-books-creative-commons

MICROSOFT PROGRAMME L’ÉCOLE

La semaine du 27 au 30 août, se déroula la 9e édition de Ludovia, semaine de l’université d’été de l’e-éducation. Un évènement majeur pour le lobbying de Microsoft, qui cible depuis plusieurs années l’Éducation nationale.

Ci-après voici donc « Enquête et infographie » pour tout savoir des campagnes d’influence du marchand de logiciels en direction des écoles de la République.

Bonne rentrée.

Cette 9e édition de Ludovia a réunit professeurs, chercheurs mais aussi politiques, jusqu’au ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon, qui participera à une conférence. Parmi les partenaires de l’événement, Microsoft, le géant américain du logiciel.

En France, la firme de Redmond mène une intense campagne d’influence en direction des acteurs de l’éducation nationale, que nous avons reconstituée dans une [infographie à découvrir au bas de cet article].

La présence de Microsoft à Ludovia résume parfaitement sa stratégie qui consiste à se construire une légitimité pédagogique pour vendre des produits pour le moins controversés – prix élevé, logique propriétaire, volonté hégémonique, qualité contestable.

>>> Source & plus d’infos  sur : http://owni.fr/2012/08/27/microsoft-programme-lecole/

Lire la suite « MICROSOFT PROGRAMME L’ÉCOLE »

L’avenir de Thunderbird

L’avenir de Thunderbird, the Walking Dead ?

 

Voici ce qu’on peut lire sur le blog « professionnel » de Tristan Nitot, responsable marketing chez Mozilla, lorsqu’il demande au managing director de Thunderbird si ce dernier est mort. Je vous propose une traduction rapide :

Non, Thunderbird n’est pas mort. Non avons annoncé un changement dans la façon dont nous développons les nouvelles fonctionnalités de Thunderbird. Rien ne changera pour les utilisateurs particuliers ou les entreprises qui l’utilisent : Mozilla continuera à supporter et maintenir Thunderbird. Pour être plus clair, Mozilla ne se concentrera plus sur le développement des nouveautés de Thunderbird mais le gardera sur et stable. Mozilla fournira toute l’infrastructure nécessaire afin d’intégrer les nouvelles fonctionnalités développées par la communauté dans les futures versions de Thunderbird.

C’est assez clair, non ? Il est dit plus loin que des employés de Mozilla continueront à bosser sur Thunderbird.

Seule la façon dont Thunderbird évolue est morte, c’est tout.

 

Finalement, la peut être vraie mort de Thunderbird, mais quel véritable enjeu ?

Cet abandon, car ne nous leurrons pas, il s’agira tôt ou tard d’un abandon, pointe du doigt la fondation Mozilla. La première interrogation est la suivante : Est-ce que Mozilla reste un acteur de confiance du logiciel libre ou des gens à ne pas suivre ? La liberté n’est pas un gage de qualité ni dans le code ni dans la stratégie d’entreprise, les programmes codés avec les pieds ce n’est pas ce qui manque…

Il semble s’agir d’une politique « à la Google« , éradiquer un logiciel qu’on juge obsolète. Il y a ici un très mauvais concours de circonstance puisqu’il ne s’agit pas d’une annonce officielle mais d’une fuite, on ne peut donc comme je l’ai fait jeter l’opprobre sur la communication de Mozilla, néanmoins la stratégie est là. Oui le logiciel n’est pas abandonné, oui les mises à jour de sécurité seront réalisées (pour un temps), oui le système de plugin permet de faire évoluer le logiciel de façon simple. En outre, ces derniers temps, on a pu observer que lorsqu’une société possède un logiciel propriétaire dont elle veut se défaire, elle le rend opensource ou elle le remet à la communauté, une façon élégante de mettre à la poubelle. A partir du moment où Mozilla l’a fait une fois, pourquoi ne recommencerait-elle pas demain avec Firefox ? Et c’est là que j’y vois un enjeu, le doute est désormais en place.

Avec une prise de position pareille, Mozilla s’annonce vaincu et montre l’avenir, le cloud et les réseaux sociaux. Les webmails ont balayé les clients en dur, les réseaux sociaux ont achevé le mail, après tout ils ne sont que 20 millions à utiliser notre logiciel, un faible marché par rapport à un OS sur mobile. Il s’agit ici du second enjeu, et c’est un enjeu pédagogique. Que les gens veulent utiliser un webmail pourquoi pas. Toutefois, c’est se soumettre à un service qui peut fermer d’un jour à l’autre, qui peut exploiter vos données, enfin le grand classique. Un client mail en local associé à une adresse sur un nom de domaine que vous possédez vous garantissent la liberté mais surtout la sauvegarde de vos mails, un paramètre qu’il ne faudrait pas oublier. Quand bien même vous ne passeriez que par le webmail, un coup de client local et on récupère tout. On rate donc ici un tournant pédagogique, en se disant que le mail est mort alors qu’il me semble que la majorité des actes administratifs nécessitent un mail et pas un coup de poke sur facebook et le cas échéant que le webmail c’est après tout une affaire qui roule sans se soucier des backups.

L’affaire Thunderbird est très instructive. La nouvelle a été traitée n’importe comment puisqu’en fait le logiciel n’est pas mort, le logiciel libre ne meurt pas, les mises à jour de sécurité sont encore assurées par Mozilla, il m’a fallu plusieurs heures pour le comprendre puisque ça partait dans tous les sens et ça continue d’ailleurs. C’est « amusant » de constater que c’est la presse informatique et les blogueurs qui enterrent le logiciel quand son cycle de vie n’est absolument pas terminé, on diffuse donc de façon massive de fausses informations.

Ce qui est intéressant aujourd’hui, c’est de se dire que le logiciel libre n’est pas si loin du logiciel propriétaire, qu’il n’est donc pas immortel…

Enfin, la décision que prend Thunderbird peut laisser la place à des conclusions hâtives quant au positionnement personnel qu’on pourrait avoir par rapport au mail et au webmail, il va être temps de rappeler l’utilité du mail et les moyens de l’archiver bien au chaud sur son disque dur.

>> Sources & plus d’infos sur :

 http://www.dadall.info/blog/index.php?post/2012/07/09/L-avenir-de-Thunderbird,-the-Walking-Dead

http://www.cyrille-borne.com/index.php?post/2012/07/09/Finalement%2C-la-peut-%C3%AAtre-vraie-mort-de-Thunderbird%2C-mais-quel-v%C3%A9ritable-enjeu

Avec SILLAGES l’esprit du libre gagne les grandes écoles

L’association SILLAGES.info a été créée en octobre 2011.

L’ambition de l’initiative SILLAGES est de développer une production collaborative de contenus pédagogiques multimédias contribuant à l’ouverture Sociale et InternationaLe de LAccès aux Grandes EcoleS, et notamment de développer un échange pédagogique avec des universités étrangères souhaitant mieux préparer leurs étudiants aux exigences spécifiques des grandes écoles françaises.

Nous avons rencontré deux acteurs de l’initiative SILLAGES : Nathalie Van de Wiele, chef de projet, et Jean-Pierre Archambault, responsable de la communication.

Tulane Public Relations - CC by

Le Népal, le numérique et les logiciels libres

Le Népal n’est pas forcément en avance dans le développement numérique du pays.

Raison de plus pour adopter d’emblée le logiciel libre…

Drnan Tu - CC by-sa

L’impact de l’open source au Népal

>>> Source & Suite sur : http://www.framablog.org/index.php/post/2012/05/23/nepal-open-source