Le (modeste) plan de libération du monde du réseau Framasoft
ou encore
Une initiative du réseau Framasoft en faveur d’un internet libre, décentralisé, éthique et solidaire.

Ca y est. On y est.
Framasoft vient d’annoncer sa campagne « Dégooglisons Internet ».
La phase de teasing est terminée, Framasoft a enfin dévoilé son plan triennal pour (tenter de) faire tomber Google et consorts. C’est donc le cloud de cette nouvelle campagne. J’oserais dire que cela n’a rien de surprenant au vu des outils mis en ligne depuis de nombreux mois. Il nous manquait juste le comment et surtout l’impulsion.

Nous utilisons tous un tas de services web qui nous rendent la vie plus facile en décuplant les possibilités gigantesques d’Internet. Difficile de s’en passer, et pourtant, il est nécessaire de garder suffisamment de recul et d’esprit critique pour percevoir leurs limites, et leurs dangers.
Le plus visible d’entre eux, celui qui fait scandale depuis de longs mois est bien entendu le sujet épineux du respect de nos vies privées et de la confidentialité de nos données.
Après les récentes affaires, et toutes celles qui nous attendent encore, les internautes deviennent de plus en plus méfiants vis-à-vis des gigantesques multinationales qui nous proposent des services gratuits en échange de nos données.
Parce que les Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft et autres sont en train de prendre le contrôle d’Internet de manière insidieuse.
En vous proposant gratuitement des services (souvent d’excellente qualité) comme Google Docs, Skype, GMail ou Google Maps, ils deviennent des points de passage quasi-obligés de votre navigation.
Vous rappelez-vous d’une journée d’utilisation normale d’Internet ou vous ne seriez pas passés par Google, Youtube, Doodle, Skype ou Facebook ? Même si cela était le cas, êtes-vous certain(e) que vous n’avez pas surfé sur une page contenant une pub Adsense (régie publicitaire de Google) ? Affichant un bouton “J’aime” de Facebook ? Reprenant un « tweet » qui fait le buzz ? Êtes-vous certain d’avoir désactivé la géolocalisation de votre iPhone ?
Nous sommes devenus des produits pour ces entreprises qui, en collectant toujours plus d’informations sur nous, monnaient notre profil et notre vie privée.
Ce n’est pas le Web que nous voulons. Ce n’est pas la société que nous espérons.

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Dangers
Les services en ligne toujours plus centralisés de géants tentaculaires comme Google, Amazon, Facebook, Apple ou Microsoft (GAFAM) mettent en danger nos vies numériques.
Espionnage
« Ces services nous pistent en permanence. Sous le prétexte de fournir une « meilleure expérience utilisateur », nos comportements sur Internet sont espionnés en permanence. Ces informations peuvent servir à afficher de la publicité ciblée, mais les révélations de l’affaire Snowden ont aussi prouvé que les géants de l’Internet étaient contraints de communiquer ces données (parfois extrêmement privées : emails échangés sur GMail, photos partagées sur Facebook, conversations Skype, géolocalisation des téléphones, etc.) à des services gouvernementaux. Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, les états sont capables aujourd’hui d’obtenir bien plus d’informations qu’un « Big Brother » ne l’aurait jamais rêvé. »
Vie privée
« Nos données sont une extension de nous-mêmes. Elles peuvent indiquer où nous sommes, avec qui, notre orientation politique ou sexuelle, les sites que nous avons visités, notre recette préférée, les sujets qui nous intéressent, etc.
Si une donnée seule, prise indépendamment, n’est pas forcément sensible, un ensemble de données peut le devenir (par exemple si vous avez fait des recherches sur le cancer avant de souscrire à une assurance-vie).
Dans un monde où tout devient numérique (lecture, TV, téléphonie, musique, réseau social, etc.), notre vie privée est un élément essentiel de ce qui fait de nous une personne singulière. Une personne malveillante qui aurait accès à votre smartphone peut en apprendre suffisamment sur vous en quelques minutes pour vous causer des torts très importants (usurpation d’identité sur Facebook, détournement d’informations professionnelles, achats effectués sans votre accord, etc.). »
Centralisation
« Les acteurs majeurs de l’internet sont devenus de véritables pieuvres : Facebook possède WhatsApp et Instagram, Google détient Youtube et Waze, Microsoft distribue Skype, etc.
Cette concentration des acteurs pose de multiples problèmes : que se passera-t-il si Facebook met la clé sous la porte ? Comment faire des recherches si Google subit une panne ? Nous devenons peu à peu dépendants de services fournis par un petit nombre d’acteurs. Par exemple, Apple (iPhone), Google (Android) et Microsoft (Windows Phone) se partagent la quasi-totalité du marché des systèmes d’exploitation pour smartphones.
Par ailleurs, la taille de ces acteurs bride l’innovation : difficile de lancer une start-up face à Apple ou Google (respectivement première et deuxième capitalisations boursières mondiale).
Enfin, le manque de diversité de ces géants leur donne aussi la possibilité non seulement de collecter facilement des informations personnelles, mais aussi d’altérer l’information qu’ils diffusent (une recherche Google sur le mot « nucléaire » n’affichera pas les mêmes liens suivant que Google vous perçoit comme un militant écologiste ou un pro-nucléaire) »
Fermeture
« Les services web affichés sur votre ordinateur ou votre smartphone sont généralement exécutés dans le « cloud » : des serveurs dispersés sur la planète, stockant à la fois vos données (mails, photos, fichiers, etc.) mais aussi le code des applications.
Pour les données, cela pose le problème de leur pérennité (que deviennent vos fichiers si Dropbox ferme demain ?) mais aussi de votre capacité à changer de services (comment faire pour récupérer l’ensemble de vos photos sur Facebook ou Picasa, et les réinsérer avec les commentaires dans un autre service ?).
Pour les applications, cela implique que vous êtes à la merci de changements impromptus selon le bon vouloir du fournisseur (ajout de publicité, modification de l’interface, etc.), mais surtout que vous n’avez quasiment aucun contrôle sur ce que l’application peut faire. Ce sont des « boîtes noires » qui peuvent agir de façon malveillante (envoyer des SMS à votre insu, exécuter du code indésirable, etc.).
Bref, ces sociétés nous enferment dans des cages dorées, certes, mais des cages malgré tout ! »
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Google est un symbole (caution: may be evil)
L’année dernière, Framasoft s’est dégooglisé, mais cela ne suffit pas :
Le géant de Mountain View est passé de simple moteur de recherche à un inventaire à la Prévert qui propose suite bureautique, stockage dans lecloud, magasin d’applications, livres, musiques et films, plusieurs OS (systèmes d’exploitation… mais encore des brevets sur les téléphones, l’électronique, la robotique et le vivant… Comme nous le disait framasoft lors d’une de ses frama-conférence aux dernières RMLL : « Google, c’est le nouveau Skynet ».
Or Google n’est qu’une lettre des GAFAM (Google Apple Facebook Amazon Microsoft) qui, avec Dropbox, Avaaz, Twitter (et tant d’autres…) ont réussi à nous rendre tellement dépendants de leurs services que nous finissons par travailler pour leur empire sans même nous en indigner.
Les libristes contre-attaquent (et Framasoft allume les LEDS)
Ils ne sont ni les premiers, ni les seuls, mais ils ont décidé que ça suffisait. Alors ils vont faire ce qu’ils savent faire le mieux : sensibiliser le grand public et lui proposer des services Libres, Éthiques, Décentralisés et Solidaires face à chaque application privatrice, centralisatrice, exploiteuse et enfermante qu’ils pourront combattre.
Framasoft souhaite faire face à ces dangers menaçant nos vies numériques en proposant des services libres, éthiques, décentralisés et solidaires.
Liberté
« L’histoire d’Internet elle-même est une histoire de logiciels libres, tant du point de vue des standards que des protocoles employés. Sa popularité et son potentiel font aussi des envieux, et de grandes entreprises aimeraient s’en attribuer le contrôle en imposant du code fermé dans des systèmes verrouillés et non-interopérables.
Pour qu’Internet reste fidèle à ses principes fondateurs qui l’ont conduit à son succès, nous devons y trouver des applications libres, c’est-à-dire dont le code source est ouvert, accessible et sous licences libres. »
Framasoft s’engage à n’utiliser que des logiciels au code source « libre ».
Éthique
« Nous plébiscitons un Internet fait de partage et d’indépendance.
L’exploitation, la surveillance, la censure et l’appropriation des données sont des valeurs que nous refusons au profit de la transparence (la probité), de l’exposition claire des conditions d’utilisation des services, et du refus des discriminations. »
Framasoft s’engage à ne pas exploiter les données des utilisateurs de ses services, et à promouvoir un Web ouvert et équitable.
Décentralisation
« L’intelligence d’Internet doit reposer sur chaque acteur du réseau dans une dynamique de partage de pair à pair, pour éviter de créer un Minitel 2.0.
Pour assurer l’égalité de tous, citoyens comme entrepreneurs, les monopoles doivent non seulement être évités, mais empêchés de s’accaparer les données personnelles ou publiques.
En expliquant, par des tutoriels, comment multiplier les solutions libres permettant un Internet plus équitable, nous facilitons l’essaimage du code et diversifions les usages. »
Framasoft s’engage à faciliter l’auto-hébergement et l’interopérabilité, afin de ne pas « enfermer » ses utilisateurs.
Solidarité
« À travers les services que nous déployons, nous promouvons un modèle économique fondé sur la mutualisation des coûts, le partage des ressources, et l’accessibilité au plus grand nombre.
Ce modèle possède aussi un caractère éducatif car nous pensons qu’en documentant le déploiement des services, un grand nombre d’utilisateurs seront en mesure de partager à leur tour ces ressources.
Nous pensons que ne pas infantiliser les utilisateurs et faire partager la responsabilité de l’utilisation des services permettra de réguler les abus. »
Framasoft s’engage à promouvoir le respect et l’autonomie de ces utilisateurs (tant que la réciproque sera vraie).
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Le projet « Dégooglisons Internet » – qui ne concerne d’ailleurs pas que Google – consiste à proposer des services alternatifs face à un maximum de services évalués comme menaçants pour nos vies numériques.
Google Docs, Skype, Dropbox, Facebook, Twitter, Google Agenda, Youtube, Doodle, Yahoo! Groups, et bien d’autres sont des services extrêment pratiques, mais ils sont devenus bien trop gros et nous ont rendus dépendants. Framasoft souhaite entrer en résistance, et propose un plan de mise en place d’applications alternatives sur plusieurs années.
Ces services sont libres, gratuits, ouverts à tous (dans la limite de leurs capacités techniques et financières), tels des biens communs numériques. Dans un souci de décentralisation d’internet et de promotion de l’auto-hébergement, ils ferons le maximum afin que chacun puisse installer ses propres services (pour soi, pour son association, son entreprise).
Evidemment, ils n’ont pas la prétention de concurrencer ces services, ils souhaitent juste proposer un espace numérique neutre, non-commercial et non-agressif envers leurs utilisateurs.
Accéder à la liste des services déjà proposés (et ceux en préparation) :
Liste des services Framasoft

Ils vont améliorer leurs services existants, tout en faisant perdurer leurs projets-phares. Ils ont officiellement ouvert un pod Diaspora*, une Framasphère pour qui souhaite se libérer de Facebook sans tomber dans le business plan de Ello. Ils vont proposer un moteur de recherche, un service de raccourcissement d’URL, des catalogues d’ebooks libres, de l’hébergement d’images… Et cela c’est juste pour la fin de l’année ! Sur trois ans, ils comptent proposer toute une liste de services libres (stockage cloud, hébergement de fichiers, tube vidéo, listes de diffusion, micro-blogging et blogs), d’alternatives s’opposant comme autant de pieds de nez gaulois à l’envahisseur romain.
Pour réussir ce pari fou, ils ont une potion magique : vous.
Un projet d’une telle envergure ne peut se faire sans votre soutien.
Si vous êtes développeur, graphiste, ergonome, administrateur système, etc, vous pouvez les contacter pour participer activement au projet. Mais le moyen le plus simple et le plus rapide de les aider reste de les soutenir financièrement : cela leur permet de payer l’infrastructure (serveurs), et les permanents dédiés à la réussite de ce projet ambitieux. (Rappel : Framasoft est une association d’intérêt général)

Village libriste
Au milieu des multinationales tentaculaires, quelques organisations non-lucratives continuent de lutter activement pour un Web ouvert et respectueux des internautes.
En plus de Framasoft, association loi 1901 qui mène la présente campagne, nous pouvons citer l’April, la Quadrature du Net ou encore l’Aful. Ces associations vivent de vos dons, n’oubliez pas de les soutenir !

Le réseau Framasoft a décidé de frapper un grand coup et de libérer les services Web…
… car ce serait peut-être l’une des plus grandes opportunités manquées de notre époque si le logiciel libre ne libérait rien d’autre que du code.
La route est longue, mais la voie est libre
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Vous n’êtes pas sans savoir que j’utilise depuis quelques mois l’un des outils mis en place par Framasoft … Pour faire suite à http://liens.sam7blog42.fr/?do=daily&day=20141007, avec l’aide de Fred, et dans l’attente que je sois « enfin à jour » sur mon shaarli, une redirection a été mise en place afin de vous permettre d’accéder facilement aux articles publiés via ttrss sur mon compte Framanews.org. Il s’agit de l’adresse suivante :
Il m’est également arrivé à de multiples occasions d’utiliser Framapad pour préparer quelques documents avec mes collègues de l’association ELIB & je viens de m’ouvrir un Framabag pour ma lecture en retard.
Je viens également enfin de m’ouvrir un compte « Framasphère / Diaspora » afin de remplacer mes 2 comptes google+ (perso & site) que j’utiliserais de moins en moins, voir même plus du tout à brève échéance. Il s’agit de l’adresse suivante :
ou encore
Venez donc m’y retrouver (même si je n’utilise pas les réseaux sociaux tous les jours, loin de là : je n’y passe que de temps à autre).
Pour ce qui concerne mon adresse mail, elle est malheureusement pour le moment inchangée … dans l’attente de Framamail par exemple … à moins de trouver quelquechose d’intéressant avant 2017.
sam7
Nota : ça fait aussi un bon moment que j’utilise https://framalab.org/gknd-creator/ pour mes illustrations, mais vous aviez sans doute déjà remarqué…
Edit :
Suite à la maintenance effectuée dans la soirée du 21/10/2014 (Réorganisation des répertoires sur le serveur), mon blog1 « SAM7BLOG » est maintenant accessible sur http://infolibre.sam7blog42.fr/ qui sera sa nouvelle adresse « officielle » à compter du 21/12/2014 en lieu et place de http://sam7blog42.fr/. Mes blog2 « LE MESSAGE » & blog3 « SAM7BLOG42 » sont et resterons accessibles à leurs adresses habituelles ainsi que mon shaarli. D’autres « surprises » sont prévues dans les mois à venir…
>>> Sources & plus d’infos sur :
>>> Bonus :