Caméras Sous-Surveillance, le projet qui surveille les surveillants

Caméras Sous-Surveillance, le projet qui surveille les surveillants

Qui surveille les surveillants ? Être épié(e)s partout où l’on bouge par plus de 935.000 caméras de vidéo-surveillance en France, n’est que la partie émergée du Titanic. Toutes ces caméras ont un but précis : améliorer la sécurité. Mais elles sont aussi potentiellement reliées à Internet, que ce soit de façon directe ou indirecte. En effet, Internet étant une évolution majeure de l’humanité pour lui permettre de mieux communiquer, au même titre que le Feu qui lui a permis de mieux manger, celui-ci entraîne inexorablement la modification des comportements. Aseptisation, formatage… mais lorsque les citoyens commencent à perdre leurs libertés, ils communiquent et le font savoir.

Image de NeoSting sous licence CC-By

La partie immergée de ces caméras de surveillance, elle, tente de cacher à quoi elles servent réellement. Derrière ces yeux orwelliens, des logiciels d’analyses de comportement moulinent pour interpréter chacune des actions réalisées par ceux qui se trouvent dans leur champ de vision. Ces logiciels, à l’effigie du projet INDECT, détectent automatiquement les rassemblements d’amis et lancent des alarmes lorsque quelqu’un courre. Tentez l’expérience de laisser passer 3 métros, et vous verrez rappliquer l’Ordre venant vérifier votre identité. Pourtant, vous n’avez rien fait de mal, mais ce ne sont que des exemples. L’analyse des comportements non formatés va bien plus loin en identifiant chaque personne par la reconnaissance faciale et orale, et peuvent donc suivre les déplacements d’une ou plusieurs personnes suspectes. Concrètement, on comprend vite leur intérêt quand ces caméras de surveillance permettent aussi de faire de la vidéo-verbalisation à Paris, pour commencer.

Mais, ce pouvoir de surveillance n’appartient pas uniquement aux gouvernants. Grâce à Internet, chacun a la possibilité de surveiller à son tour les surveillants. C’est en ce sens qu’est né le projet sous-surveillance, lancé en juillet 2012. Vous pouvez signaler une caméra de vidéo-surveillance au site dès que vous en trouvez une partout en France, et celle-ci sera ajoutée dans une carte OpenStreetMap. Il faut juste se créer un compte avec un pseudo et un email. Le projet ne s’arrête pas là et référence aussi de nombreuses revues de web sur le sujet pour en apprendre plus. On espère que le projet continuera d’avancer aussi vite et que des applications pour smartphones verront le jour pour démocratiser les signalements. Des développeurs sont activement recherchés.

Pour la petite histoire de la vidéo-surveillance

Grâce à Internet, ce ne sont pas uniquement les citoyens qui perdent un peu de leur liberté liées à leur vie privée avec ces technologies de surveillance, les surveillants en perdent aussi, en se faisant démasquer lors d’utilisations malhonnêtes ou lorsque ces technologies entraînent plus de répressions. Avec Internet, la transparence est la règle de base, et pour pouvoir mentir, ils devront instaurer le totalitarisme, et perdre par la même occasion la sécurité qu’ils désiraient. Ça ne vous rappelle rien ?

Benjamin Franklin :
Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux.

 

>>> Source sur : http://neosting.net/services-en-ligne/projet-sous-surveillance-cameras.html

 

L’informatique à l’école, préconisée par l’Académie des Sciences

L’informatique à l’école, préconisée par l’Académie des Sciences

Voilà enfin une bonne nouvelle, enfin du moins dans l’expectative que cela se concrétise réellement par un suivi du ministère de l’Éducation. L’Académie des Sciences préconise dans son rapport, l’enseignement de l’informatique dans le cursus scolaire et ce, de la primaire au lycée. D’après ce rapport, il serait temps d’apprendre ce qu’est, dès le plus jeune âge, l’informatique dans sa notion générale, et pas uniquement au niveau de la pratique expliquant le fonctionnement des logiciels de manières passives.

Il est essentiel que tous les citoyennes et citoyens soient égaux dans leur compréhension de
l’informatique et du monde numérique.

Cela devrait se traduire par la création d’applications en apportant les notions de base de la programmation. L’informatique devrait donc devenir une discipline au même titre que les mathématiques ou le français, avec un équilibre entre la théorie et l’expérimentation. La France accuse, par ailleurs, un certain retard dans ce domaine, par rapport à d’autres pays comme la Grande-Bretagne, provoquant un important « illectronisme« , le pendant de l’illettrisme dans le numérique.

Le programme se base sur trois points

  • L’école maternelle et l’école primaire : la découverte
  • Le collège : l’acquisition de l’autonomie
  • Le lycée : consolider les savoirs et le savoir-faire

Après le Baccalauréat, cet enseignement préparerait à tous les métiers liés au numérique.

La découverte en primaire permettrait aux élève de comprendre comment fonctionne l’informatique. Par exemple, si on sait envoyer un courriel, beaucoup ne savent pas comment la transmission du message se passe. Un point de départ important pour la sensibilisation aux techniques et aux notions de réseaux.

L’acquisition de l’autonomie permettrait d’améliorer les connaissances des élèves dans le but de les initier à la compréhensions des outils qu’ils pourraient eux-même créer afin de dépasser le simple stade de spectateur.

L’approfondissement des concepts leur permettrait d’être bien plus actifs grapce à la compréhension plus profonde des mécanismes de la science informatique.

Ils peuvent comprendre comment sont conçus les langages de programmation, comment fonctionne la cryptographie à clé publique, comment est organisé un système de bases de données, comment fonctionne un ordinateur ou un réseau, pourquoi certains problèmes ne peuvent pas être résolus par un algorithme ou pourquoi d’autres demandent un temps de calcul plus ou moins long. Par exemple, interroger un index de plusieurs téraoctets ne demande que quelques dixièmes de secondes, mais décrypter un court message sans en connaître la clé demande des siècles.

Une belle utopie ?

Mais derrière ce beau tableau idyllique, on sait plus ou moins tous très bien où ça va mener, au niveau de l’enseignement « réaliste » : à la formation et à l’explication des usages de l’informatique étudiées sur des logiciels privateurs, au moins dans u premier temps, le temps, justement que les enseignants comprennent et acquièrent à leur tour ces notions. Si, l’enseignement « débranché » de l’informatique saura assurément définir les différentes évolutions et possibilités de l’informatique, la version « branchée » de cet enseignement se contentera quasi exclusivement de travaux pratiques sur des logiciels Windows. Microsoft a toujours su convaincre pour garder sa place dominante lorsqu’il s’agît d’un point aussi vital que l’enseignement. Combien d’écoles, encore aujourd’hui, « enseignent » l’informatique sur des ordinateurs vérolés ayant comme système d’exploitation Windows 95 ou 98 ? Il faudrait peut-être commencer par renouveler le parc informatique scolaire avec des systèmes d’exploitations libres…

Mais, le logiciel Libre, quant à lui, ne se défend que par la compréhension de ses valeurs, et c’est sur ce terrain qu’il faudra convaincre, mais les enjeux économiques sont toujours prioritaires. Enfin, comme la transition du monde informatique actuelle va nécessiter beaucoup d’efforts d’adaptation des enseignants, les raccourcis seront pris avec de grandes largesses, mais tout espoir est permis.

>>> Source sur :  http://neosting.net/actualite/linformatique-a-lecole-preconisee-par-lacademie-des-sciences.html

 

 

Le gouvernement confondrait-il République et féodalité ?

Benjamin Bayart. Le gouvernement confondrait-il République et féodalité ?

Suite aux débordements de fin d’année 2012 concernant des propos tenus autour de différents hashtags de type #SiMonFilsEstGay sur le service Twitter, la toile s’est enflammée, comme Paul Da Silva, et le gouvernement s’est exprimé. Le problème n’est en réalité pas du côté de Twitter, ni de ses utilisateurs qui se sont exprimés avec parfois une bonne dose de haine et de violence (sacro-sainte liberté d’expression), mais la réponse dans une tribune dans LeMonde.fr de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes et porte-parole du gouvernement, titrant ; « Twitter doit respecter les valeurs de la République« . La ministre semble vouloir s’entretenir avec Twitter pour trouver une solution et le rendre responsable. Le filtrage n’est alors plus très loin.

Benjamin Bayart (FDN) a tenu à lui répondre à son tour, en s’exprimant dans une tribune libre, que je me permets de reprendre mot pour mot, et que je ne peux que vous encourager à lire.


Dans une tribune récente, publiée par Le Monde, Najat Vallaud-Belkacem nous a expliqué qu’au nom des valeurs de la République, il était nécessaire d’accorder au Seigneur de Touitteur droit de haut et basse justice sur ses terres. Dans la mesure où ça ne fait pas partie des valeurs habituellement défendues par la porte-parole du gouvernement, essayons d’analyser comment elle est arrivée à ce contresens.

La forme de la tribune

La tribune de la porte-parole du gouvernement est subtilement articulée. Pour les gens qui connaissent bien les questions de droit sur Internet, le billet est même équilibré et relativement juste. Mais pour le reste du bon peuple de France, il est largement faussé.

En effet, la ministre explique de manière claire le problème : des propos racistes, antisémites, ou homophobes sont tenus très ouvertement sur twitter. Elle explique que c’est illégal, mais également dangereux : les problèmes liés à l’homosexualité sont à l’origine d’un grand nombre de suicides chez les jeunes, et laisser impunis des propos de ce type y contribue. Et elle demande donc à Twitter de trouver une solution pour que ce ne soit plus possible.

Ensuite, de manière beaucoup moins lisible, par des allusions à la loi dite de confiance en l’économie numérique, au régime juridique de responsabilité des intermédiaires techniques, aux limites fixées en 2004 par le Conseil constitutionnel à ce régime, elle rappelle le contexte juridique. Twitter ne pourrait agir que dans un certain nombre de cas très précis, et le gouvernement souhaite simplement ouvrir un dialogue.

Quand on connaît les références nécessaires, c’est assez lisible. Le gouvernement veut juste froncer les sourcils en public, mais ne va pas bouleverser le droit. Quand on ne connaît pas ces références, on retient que Twitter va devoir empêcher les gens d’être méchants, en rétablissant l’ordre dans sa cour de récré.

Cette présentation est donc pernicieuse : elle vise à dire des choses fausses à une majorité de gens, tout en calmant d’avance la critique.

Le fond de la tribune

Le fond du propos ministériel, une fois qu’on en a retiré la mauvaise foi de sa formulation, pose cependant problème. Quand des gens se comportent mal, mettons qu’ils volent des mobylettes, ou qu’ils braconnent, ou qu’ils disent des choses interdites, les valeurs de la République nous disent que la police (pouvoir exécutif) et la justice (pouvoir judiciaire) doivent intervenir pour faire respecter la loi (pouvoir législatif), il me semble.

Ce que nous dit la porte-parole du gouvernement c’est que le seigneur des lieux doit se charger de faire la police et de réprimer les débordements quand ils ont lieu chez lui. Le gouvernement appelle donc à ce que sur Internet, on rétablisse les privilèges de juridiction donnant des pouvoirs de police et de justice aux seigneurs locaux.

Neutralité du Net

Vu comme ça, on sent bien que c’est une bêtise. Pour arriver à cette bêtise, la méthode est simple. Première étape, on rend Twitter responsable de ce qui se passe sur son réseau. Il devient donc responsable des bêtises que je peux dire avec mon compte twitter, me supprimant mon statut d’adulte responsable. Pour éviter de s’attirer les foudres de la loi, ou les gros yeux du gouvernement (on est léger en foudre en ce moment), Twitter va donc devoir surveiller ce que font les citoyens pour détecter les comportements problématiques et intervenir (police). Ensuite, il faudra bien qu’il puisse empêcher la publication des messages, puisqu’il en est responsable. Il a donc un droit de censure sur tout le contenu qu’il transporte (justice).

C’est un des nombreux pièges du débat sur la neutralité des réseaux : le rôle des intermédiaires techniques est fondamental. C’est sur ce rôle que repose celle de nos libertés qui est la mère de toutes les autres, la liberté d’expression. Rendre les intermédiaires techniques responsables de ce que font les utilisateurs, c’est rétablir un système féodal, et tuer la liberté d’expression. C’est exactement l’inverse qu’il faut faire : les intermédiaires techniques doivent être responsables du bon transport des propos de tous, sans discrimination. C’est la justice qui se chargera de sanctionner les abus prévus par la loi, pas Twitter.

L’ordre public

Enfin, sur le fond du problème qui n’était pas le fond du billet. Si le gouvernement se préoccupe vraiment du risque que les propos homophobes font courir à notre jeunesse, d’abord c’est une bonne nouvelle, ensuite il faut changer de méthode. Les propos homophobes les plus dangereux ne sont pas ceux qui circulent sur twitter et ne sont relayés par personne, mais ceux qui sont tenus par des élus (…)

Mme la ministre, faites appliquer la loi. Demandez aux procureurs d’agir systématiquement contre les propos homophobes, racistes ou antisémites. Twitter se fera un devoir de répondre à toutes les demandes d’identification des auteurs, j’en suis certain.

Mais ne rendez pas l’outil responsable de l’usage, c’est la première étape de la sortie de l’État de droit.

 

 

>>> Publié par Cyrille Neosting dans Actualité le  | Liens : http://nst.im/Z2oDc6 Image | Mots-clés : 

>>> Source & plus d’infos sur : http://neosting.net/actualite/tribune-libre-benjamin-bayart-le-gouvernement-confondre-republique-feodalite.html

Et si on retournait (enfin) en démocratie (athénienne) ?

Et si on retournait (enfin) en démocratie (athénienne) ?

Avez-vous une heure et demi à perdre ? Aller, un petit effort, et puis ça changera du prime-time de la première chaîne de France. En plus, ici, il n’y a pas d’espace publicitaire pour soulager séduire le temps de cerveau disponible. Par contre, vous allez avoir intérêt à réserver dans le calme ce programme, si vous voulez être sûr de bien suivre. Oh, rien de bien compliqué, mais il faut être attentif. Croyez-moi, je vous assure que vous n’allez pas le regretter ; c’est très instructif.

J’imagine que vous connaissez plus ou moins la définition du mot « démocratie » ? C’est en fait un terme assez vague qui peut avoir plusieurs définitions, dans le sens où il est interprété différemment aujourd’hui par certains pays. Non, la France, ce n’est pas une démocratie ; enfin si, avec l’idée de liberté (hum…) et d’égalité (hum bis…) : bon bah, non. En ce moment, on est plus proche d’une Oligarchie qu’autre chose, et ça ne s’améliore pas au fil du temps. Bref, si vous voulez être dans une vraie démocratie, au sens étymologique du mot (le pouvoir au peuple), ce n’est pas en élisant un homme (ou une femme) tous les 5 ans capable de modifier la constitution comme bon lui semble que vous allez améliorer les choses.

Mais savez-vous que les démocraties modernes n’ont pas toujours eu ces nouvelles formes très autoritaires dans lesquels ce sont juste quelques élus qui détiennent le pouvoir ? Découvrons donc ladémocratie athénienne au travers de cette conférence de Étienne Chouard. dont vous découvrirez un CV très intéressant sur Wikipédia.

Vous allez voir, ça donne à réfléchir, et le professeur propose aussi de nombreuses références littéraires à suivre. Pour ma part, je découvre ce système, et j’ai juste hâte d’y revenir. Une utopie de plus car la difficile question qui n’a pas été traitée mais qui va avec le sujet, c’est : comment la monnaie pourrait rester « forte » face aux autres systèmes ? Ce serait intéressant que des spécialistes économiques expliquent ce qu’il se passerait avec un retour à ce type de régime au niveau mondial.

Mais surtout, la principale question que je me pose :

Quand est-ce qu’on commence ?

>>> Source : http://neosting.net/video/et-si-on-retournait-enfin-en-democratie-athenienne.html