L’édito du 21 novembre 2014

L’édito du 21 novembre 2014

Pour faire suite à ce billet, vous avez du vous rendre compte que l’actualité « politique » relative à internet n’est pas des plus réjouissante ces dernières semaines :

Internet censuré, c’est pour bientôt

Malgré l’opposition de nombreuses associations telles que La Quadrature du Net, Framasoft et l’April qui se sont unis sur le site https://presumes-terroristes.fr/ … mais aussi de grosses institutions qui se sont « fâchées » (le conseil national du numérique, la commission nationale consultative des droits de l’homme, le syndicat de la magistrature, le syndicat des avocats de France ) … il s’avère que le 4 novembre 2014, le Sénat a confirmé l’adoption définitive du projet de loi pour lutter contre le terrorisme, qui pourra entrer en vigueur dans les tous prochains jours, après promulgation par François Hollande.

Vouloir lutter contre le terrorisme, d’accord …

L'édito du 21 novembre 2014

…mais de cette manière, pas d’accord !

Cette loi liberticide, c’est du « répressif + justice préventive + blocage DNS » car internet ne serait en fait pas un média selon eux !?

C’est grave d’en être arrivé si bas au pays des droits de l’homme

sam7

>>> Plus d’infos sur :

>>> Sur le même sujet :

 « Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a demandé mercredi (19/11/14) aux Etats de renforcer la lutte contre l’utilisation d’Internet par les organisations terroristes ou leurs soutiens, par une surveillance accrue du réseau, la censure, et le développement d’une contre-propagande.

(…)

A cet égard, le communiqué encourage le Comité Contre le Terrorisme de l’ONU à organiser dans le courant de l’année 2015 une réunion spéciale qui impliquera notamment des organisations privées, pour « empêcher les terroristes d’exploiter Internet et les médias sociaux pour recruter et inciter aux actes de terrorisme« . Le texte précise du bout des lèvres que ça doit se faire « tout en respectant les droits de l’homme et libertés fondamentales« , ce qui n’a pas vraiment été respecté par la France lorsqu’elle a choisi de censurer sur ordre policier, sans contrôle préalable ou postérieur d’un juge, et sans faire vérifier la loi par le conseil constitutionnel. « 

***

Rappel : 

Vous n’êtes pas sans savoir que j’utilise depuis quelques mois l’un des outils mis en place par Framasoft … et « en parallèle » de mon shaarli (sur lequel j’ai enfin rattrappé mon retard), une redirection a été mise en place le mois dernier afin de vous permettre d’accéder facilement aux articles publiés via ttrss sur mon compte Framanews.org. Il s’agit de l’adresse suivante :

http://rss.sam7blog42.fr

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Tout va de travers…

Tout va de travers …

… ou Rien ne va plus

dans la société actuelle !

Je me trompe peut-être, mais j’ai comme l’impression que la société dans son ensemble est en train de dérailler (dans beaucoup de domaines, comme par exemple : la politique, le découpage territoriale, l’économie, l’emploi, la famille, l’éducation, l’informatique & internet, les libertés … et j’en oubli !)

Que faire ?

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Je n’ai pas de solution miracle afin que tout ailles pour le mieux, mais si vous me lisez régulièrement, vous entrevoyez déjà quelques pistes de réflexions dans divers domaines qui sont susceptibles d’orienter la société vers de meilleures voies (enfin, je l’espère).

J’espère que notre gouvernement saura prendre les dispositions urgentes adéquates avant qu’il ne soit trop tard & qu’il montrera ainsi le chemin à suivre aux autres gouvernements de la planète …

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sam7

Déclaration Fondamentale des jeunes pour la paix

Déclaration Fondamentale des jeunes pour la paix

 

Pour débuter la nouvelle année, je vous invite à prendre connaissance de la Déclaration Fondamentale des jeunes pour la paix :


« 1. Les Jeunes pour la Paix rêvent d’un autre monde, un monde devenu VILLAGE PLANÉTAIRE  où il serait impossible d’ignorer ce qui se passe à l’autre bout ;
                     
2. un monde où les hommes et les femmes auraient le droit de vivre et d’élever leurs enfants dans la dignité, à l’abri de la faim et sans craindre la violence, l’injustice ou le chômage ;
                     
3. un monde où la nature serait respectée et où les richesses de la planète seraient réparties entre les habitants de telle sorte que les plus pauvres pourraient vivre avec le minimum vital ;
                     
4. un monde où les Hommes apprendraient à vivre ensemble, avec leurs différences d’opinions politiques, philosophiques ou religieuses, de culture ou de langue et où les différences ne seraient pas redoutées mais vénérées en tant que bien précieux de l’humanité ;
                     
5. un monde où les valeurs de fraternité, de solidarité, de tolérance et de responsabilité auraient une importance très supérieure à celles de l’argent, des richesses matérielles et de la position sociale ;
                     
6. un monde où tous les Hommes prendraient conscience qu’ils sont membres d’une même famille, la famille humaine.
Cet autre monde est possible : il suffit de vouloir le changement pour mieux vivre ensemble. Alors, agissons «  les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » »

 

Cette déclaration a été écrite par des jeunes collégiens de l’association… Elle essaye de répondre à la question : « de quel monde rêvons-nous? » … Les idées exposées dans ce texte (qui peut encore évoluer) contribuent à bâtir le monde, à ce que les hommes agissent les uns envers les autres dans un esprit de fraternité, à ce que notre monde soit toujours plus humain et plus juste…

***

« Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes,

c’est dans l’esprit des hommes

que doivent être élevées les défenses de la paix. »

Acte constitutif de l’UNESCO, 1946

« Être homme c’est précisément ÊTRE RESPONSABLE.

C’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde. »

Saint-Exupéry

***

Je voudrais vous laisser un message de paix pour débuter cette nouvelle année … en espérant qu’elle soit meilleure que la précédente. Il y a tant de guerres dans le monde & pour des raisons bien souvent  » stupides  » … Il y a tant de victimes innocentes qui se trouvaient juste malheureusement au mauvais endroit au mauvais moment …

L’unique chemin vers la paix est celui du dialogue pour que cessent tous ces affrontements & ces conflits car  » la paix est un bien qui dépasse toute barrière, parce qu’elle est un bien de toute l’humanité « .

Tout cela me rappelle le message du Pape François lors de l’Angélus du 1er septembre dernier :

« Chers frères et sœurs, je voudrais me faire aujourd’hui l’interprète du cri qui monte de toutes les parties de la terre, de tous les peuples, du cœur de chacun, de l’unique grande famille qu’est l’humanité, avec une angoisse croissante : c’est le cri de la paix ! Et le cri qui dit avec force : nous voulons un monde de paix, nous voulons être des hommes et des femmes de paix, nous voulons que dans notre société déchirée par les divisions et les conflits, explose la paix ; plus jamais la guerre ! Plus jamais la guerre ! La paix est un don éminemment précieux, qui doit être promu et préservé.« 

 

sam7

>>> Voici à toutes fins utile quelques liens « bonus » :

>>> Sources & plus d’infos sur :

Loi de programmation militaire : une grave atteinte aux libertés et aux droits fondamentaux entérinée au Parlement

Loi de programmation militaire :

une grave atteinte aux libertés et aux droits fondamentaux entérinée au Parlement

Paris, 10 décembre 2013 — Malgré l’importante mobilisation citoyenne et les nombreuses critiques exprimées à son encontre, le Sénat vient d’adopter le projet de loi relatif à la programmation militaire et ses dangereuses dispositions sans aucune modification. Cette adoption conforme par les sénateurs met un terme au travail parlementaire sur ce texte : seul le Conseil constitutionnel peut à présent empêcher l’application de ces dispositions attentatoires aux libertés fondamentales des citoyens. La Quadrature du Net appelle solennellement les parlementaires à déposer une saisine du Conseil constitutionnel pour que ce dernier se prononce sur la conformité de cette loi à la Constitution.

Soutenons La Quadrature du Net !

En adoptant le projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 sans aucune modification, les sénateurs viennent de mettre un terme aux travaux législatifs du Parlement sur ce dossier. Malgré les nombreux avertissements exprimés tant par les organisations citoyennes que par des autorités publiques, le texte adopté aujourd’hui permet :

  • la capture en temps réel d’informations et de documents (qui « peuvent être recueillis sur sollicitation du réseau et transmis en temps réel par les opérateurs aux agents mentionnés ») auprès aussi bien des hébergeurs que des fournisseurs de service.
  • de requérir ou capturer des « informations ou documents traités ou conservés par leurs réseaux ou services », et non plus seulement des données de connexion.
  • l’élargissement de la liste des administrations qui peuvent requérir ces interceptions ou captures, par exemple au ministère de l’économie et du budget.
  • l’élargissement des finalités de ces mesures à la sauvegarde du « potentiel scientifique et économique de la France » et à la prévention « de la criminalité ou de la délinquance organisées ».

À ce stade de la procédure, seul le Conseil constitutionnel peut encore empêcher l’application de ces mesures ouvrant la porte à une surveillance généralisée des informations et communications sur Internet. Celui-ci ne pourra examiner la constitutionnalité du texte adopté cet après-midi qu’avec une saisine de 60 parlementaires, du Premier Ministre, ou du Président de la République. La Quadrature du Net appelle solennellement les élus des deux chambres du Parlement à entendre l’appel des citoyens, et à déposer au plus vite une demande de contrôle de constitutionnalité.

« Dans le contexte des révélations d’Edward Snowden sur l’espionnage massif et généralisé des citoyens, il est choquant de voir le Parlement adopter un texte qui entérine l’état d’exception et permet de violer la vie privée des citoyens. Les élus doivent entendre l’appel de la société civile et saisir le Conseil constitutionnel avant l’application de ces mesures attentatoires aux libertés fondamentales »

déclare Philippe Aigrain, cofondateur de La Quadrature du Net.

>>> Source sur : http://www.laquadrature.net/fr/loi-de-programmation-militaire-une-grave-atteinte-aux-libertes-et-aux-droits-fondamentaux-enterinee

L’édito du 21…

L’édito du 21…

En cette journée toute particulière, je voulais vous transmettre un message…

…de Paix & de Liberté 🙂

 

édito du 21 septembre

« La Journée internationale de la paix est célébrée chaque année le 21 septembre. Elle est dédiée à la paix et particulièrement à l’absence de guerre, qui doit se manifester par un cessez-le-feu dans les zones de combat. Elle est observée dans de nombreux pays depuis sa création en 1981. »

J’espère de tout cœur que toutes ces guerres & querelles stupides finirons par s’arrêter … elles ont fait tant de victimes innocentes …

En cette journée toute particulière, je pourrais également vous parler de culture libre, de biens communs, ou de divers autres projets que j’ai en tête depuis quelque temps déjà… mais ça sera pour une autre fois…

édito2 du 21 septembre

… Je vous invite simplement à consulter régulièrement les différentes composantes de mon site, qui je l’espère devraient accueillir une autre nouveauté d’ici la fin de l’année …

J’espère que vous y trouverez votre bonheur 🙂

Cordialement,

sam7

La fondation Bitcoin dans le radar de la justice Californienne

La fondation Bitcoin dans le radar de la justice Californienne

La fondation Bitcoin dans le radar de la justice Californienne

Les Bitcoins commencent vraiment à emmerder le gouvernement américain qui au travers du « Department of Financial Institutions » de Californie, a envoyé une mise en demeure à la foundation Bitcoin.

Ces derniers sont accusés de pratiquer des transmissions monétaires sans licence ni autorisation.

CA State Cease and Desist May 30 by Jon Matonis

Le truc, c’est que Bitcoin est une techno complètement ouverte que chacun peut s’approprier et utiliser. La fondation Bitcoin n’est pas à l’origine de cette technologie et ne se comporte absolument pas comme une banque. Chaque échange monétaire à comme point d’origine un internaute, et comme destinataire un autre internaute… Avec possiblement d’autres internautes entre les 2, qui servent de relais (p2p).

En aucun cas, la fondation Bitcoin qui a juste un rôle de promotion et de démocratisation de cette technologie n’intervient dans les transactions. Mais ça apparemment, les officiels s’en moquent et veulent juste faire taire les plus bruyants. D’ailleurs, en plus des possibles poursuites pour crime, la fondation Bitcoin devra payer entre 1000 et 2500 dollars de pénalité par jour si elle n’obtempère pas dans les 20 jours qui ont suivi la réception de la lettre. (reçu le 30 mai)

Je considère que Bitcoin est une invention majeure de ces dernières années, au même titre que le p2p ou Wikipedia. Elle doit être préservée et soutenue, car elle fait partie du patrimoine mondial d’Internet.

La fondation n’a pas encore communiqué officiellement sur cette mise en demeure, mais j’ai pu constater que les pressions sur Bitcoin s’accentuent au fil du temps. La mafia de la finance mondiale est très puissante et n’apprécie pas trop qu’on vienne marcher sur ses plates-bandes. Actuellement, Bitcoin est encore jeune et fragile, mais il faut qu’on s’y intéresse tous, et qu’on consolide ses fondations, car ce sera peut être le salut économique que nous, le peuple, attendons tous depuis longtemps.

Bref, si ce n’est pas encore fait, intéressez-vous à Bitcoin.

>>> Source sur :  http://korben.info/bitcoin-justice.html#Moqhm3Eff1k5PJ9z.99

Aaron Swartz n’était pas un hacker solitaire mais le membre d’une armée

Aaron Swartz n’était pas un hacker solitaire mais le membre d’une armée

Nous ne sommes pas des criminels et nous sommes de plus en plus nombreux à rejoindre les rangs de l’armée d’Aaron Swartz.

Le 24 janvier dernier s’est déroulée une émouvante cérémonie à la mémoire d’Aaron Swartz, dans ce lieu hautement symbolique qu’est l’église de San Francisco qui abrite l’Internet Archive.

Parmi les personnalités qui se sont succédées, il y eut ainsi sa fiancée Taren Stinebrickner-Kauffman, le fondateur d’Internet Archive Brewster Kahle (allocution remarquée par Calimaq qui en a fait un billet dédié) et son ami Carl_Malamud, fondateur de Public.Resource.org.

C’est cette dernière intervention que nous vous proposons traduite ci-dessous (disponible ici en vidéo).

« J’aimerais que nous puissions changer le passé, mais c’est impossible. Par contre, nous pouvons changer le futur, et nous le devons. »

Open Knowledge Foundation - CC by-sa

L’armée d’Aaron

Aaron’s Army

Carl Malamud – 24 janvier 2013 – PublicRessource.org
(Traduction : brandelune, aKa, Lamessen, KoS, Pouhiou, Garburst, Luc, Tr4sK, Astalaseven)

Ne croyez pas un instant que le travail d’Aaron sur JSTOR était l’acte incohérent d’un hacker solitaire, un peu fou, un téléchargement massif un peu dingue décidé sur un coup de tête.

Depuis longtemps, JSTOR a fait l’objet de critiques cinglantes de la part du net. Dans une conférence, Larry Lessig a qualifié JSTOR d’outrage à la morale et je dois vous avouer qu’il me citait. Nous n’étions pas les seuls à attiser ces flammes.

Emprisonner la connaissance derrière des péages, en rendant les journaux scientifiques accessibles uniquement à quelques gamins suffisamment fortunés pour aller dans des universités de luxe et en demandant vingt dollars par article pour le reste d’entre nous, était une plaie purulente qui choquait beaucoup de gens.

De nombreux auteurs de ces articles furent gênés que leur travail soit devenu la marge de profit de quelqu’un, un club privé du savoir réservé à ses adhérents.

Beaucoup d’entre nous ont aidé à attiser ce feu. Beaucoup d’entre nous s’en sentent coupables, aujourd’hui.

Mais JSTOR n’était qu’une des nombreuses batailles. On a essayé de dépeindre Aaron comme un hacker solitaire, un jeune terroriste à l’origine d’un carnage numérique qui fit 92 millions de dollars de dégâts.

Aaron n’était pas un loup solitaire, il faisait partie d’une armée, et j’ai eu l’honneur de m’engager à ses côtés pendant une décennie. De nombreuses choses ont été dites sur sa vie hors du commun, mais ce soir je ne parlerai que d’un aspect de celle-ci.

Aaron faisait partie d’une armée de citoyens qui pensent que la démocratie ne fonctionne que si les citoyens sont informés, s’ils connaissent leurs droits et leurs devoirs. Une armée qui estime que nous devons rendre la justice et le savoir accessibles à tous, et pas uniquement à ceux qui sont bien nés ou qui ont saisi les rênes du pouvoir, afin que nous puissions nous gouverner de manière plus éclairée.

Aaron faisait partie d’une armée de citoyens qui rejette les rois et les généraux et qui croit au consensus général et à son application pratique immédiate.

Nous avons travaillé ensemble sur une douzaine de bases de données gouvernementales. Lorsque nous travaillions sur quelque chose, les décisions n’étaient pas irréfléchies. Notre travail prenait souvent des mois, parfois des années, parfois même une décennie, mais Aaron Swartz n’a pas eu droit à sa part de décennies.

Longtemps, nous avons observé et bidouillé la base de donnée du droit d’auteur américain, un système si vieux qu’il utilisait encore WAIS. Le gouvernement , croyez-le ou non, avait revendiqué le droit d’auteur sur cette base de données du droit d’auteur. Il m’est impossible de concevoir qu’il puisse y avoir des droits d’auteur sur une base de données qui découle directement de la constitution des États-Unis, mais nous savions que nous jouions avec le feu en enfreignant les clauses d’utilisations. Nous étions donc très attentifs.

Nous avons récupéré ces données. Elles ont été utilisées pour alimenter l’Open Library d’Internet Archive ainsi que Google Books. Puis, nous avons reçu une lettre du Bureau du droit d’auteur indiquant qu’il abandonnait son droit d’auteur sur cette base de données. Mais avant cela, nous avons dû consulter de nombreux avocats par crainte que le gouvernement nous traîne devant les tribunaux pour téléchargement massif, malveillant et prémédité.

Ce n’était pas une agression irréfléchie. Nous travaillions sur les bases de données pour les améliorer, pour aider au fonctionnement de notre démocratie, pour aider notre gouvernement. Nous n’étions pas des criminels.

Lorsque nous avons libéré 20 millions de pages de documents de l’U.S District Court de leur péage à 8 cents par page, nous avons découvert que ces fichiers publics étaient infestés d’atteintes à la vie privée : noms de mineurs, noms d’informateurs, dossiers médicaux, dossiers psychiatriques, rapports financiers, des dizaines de milliers de numéros de sécurité sociale.

Nous étions des lanceurs d’alerte et nous avons transmis nos résultats aux juges en chef de 31 cours de justice de district et ces juges ont été choqués, consternés. Ils ont modifié ces documents puis ont incendié les avocats qui les avaient remplis. Finalement, la Conférence judiciaire a changé ses règles de respect de la vie privée.

Mais savez-vous ce qu’ont fait les bureaucrates qui dirigent le Bureau Administratif de la Cour des États-Unis ? Pour eux, nous n’étions pas des citoyens ayant amélioré les données publiques, nous étions des voleurs qui les privions d’1,6 millions de dollars.

Ils ont donc appelé le FBI et ont dit qu’ils avaient été hackés par des criminels, une bande organisée qui mettait en péril leur revenu de 120 millions de dollars provenant de la vente de documents publics du gouvernement.

Le FBI s’est installé devant la maison d’Aaron. Il l’ont appelé et ont essayé de le piéger pour qu’il les rencontre sans son avocat. Le FBI a installé deux agents armés dans une salle d’interrogatoire avec moi pour nous faire avouer les dessous de cette conspiration présumée.

Mais nous n’étions pas des criminels, nous étions seulement des citoyens.

Nous n’avons rien fait de mal. Ils n’ont rien trouvé. Nous avions fait notre devoir de citoyen et l’enquête du gouvernement n’a rien trouvé de répréhensible mais ce fut une perte de temps et d’argent.

Si vous voulez faire peur, faites asseoir quelqu’un avec deux agents fédéraux pendant un moment et vous verrez la vitesse à laquelle son sang se glace.

Il y a des gens qui affrontent le danger tous les jours pour nous protéger — les policiers, les pompiers et les services d’urgence — je leur en suis reconnaissant et je suis ébahi par ce qu’ils font. Mais le travail des gens comme Aaron et moi, faire des DVD et faire tourner des scripts shell sur des documents publics, ne devrait pas être une profession dangereuse.

Nous n’étions pas des criminels, mais des crimes furent commis, des crimes contre l’idée même de la justice.

Quand la procureure fédérale a dit à Aaron qu’il devrait plaider coupable de treize crimes pour avoir tenté de propager le savoir avant qu’elle ne puisse envisager de négocier sa peine, c’était un abus de pouvoir, une utilisation frauduleuse du système de justice criminelle, un crime contre la justice.

Et la procureure fédérale n’a pas agi seule. Elle fait partie d’un groupe dont l’intention est de protéger la propriété, pas les gens. Tous les jours, partout aux États-Unis, des démunis n’ont pas accès à la justice et sont confrontés à ces abus de pouvoir.

C’était un crime contre le savoir qu’une organisation à but non lucratif telle que JSTOR transforme un téléchargement qui n’a causé aucun préjudice ni dommage, en une procédure fédérale de 92 millions de dollars.

Et le monopole de JSTOR sur la connaissance n’est pas unique. Partout aux États-Unis, des sociétés ont planté leurs griffes sur les champs de l’éducation : universités privées qui volent nos vétérans, organismes de normalisation à but non lucratif qui rationnent les codes de sécurité publique alors qu’ils payent des salaires d’un million de dollars, et les conglomérats multinationaux qui évaluent la valeur des articles scientifiques et des documents juridiques à l’aune de leur marge brute.

Dans le procès JSTOR, la position plus qu’agressive des procureurs du Département de la Justice et des agents de la force publique était-elle une vengeance liée à l’embarras de nous avoir vu nous tirer à bon compte, en tout cas à leur yeux, de l’affaire du PACER ? Est-ce que la poursuite sans merci de JSTOR était la revanche de bureaucrates embarrassés d’avoir été ridiculisés dans le New York Times, d’avoir reçu un blâme du Sénat ?

Nous n’aurons probablement jamais la réponse à cette question, mais il semble certain qu’ils ont détruit la vie d’un jeune homme par simple abus de pouvoir. Ce n’était pas une question criminelle, Aaron n’était pas un criminel.

Si vous pensez posséder quelque chose et si je pense que ce bien est public, il me semble juste de vous voir au tribunal. Si vous avez raison et que je vous ai fait du tort, je prendrais mes responsabilités. Mais quand nous retournons le bras armé de la Loi contre les citoyens qui contribuent à accroître l’accès à la connaissance, nous brisons l’esprit de la loi, nous profanons le temple de la justice.

Aaron Swartz n’était pas un criminel. C’était un citoyen et un soldat courageux dans une guerre qui continue aujourd’hui, une guerre dans laquelle des profiteurs corrompus et vénaux essayent de voler, de profiter, d’assécher notre domaine public au profit de leurs gains privés.

Quand des gens essaient de restreindre l’accès à la loi, ou qu’ils essaient de collecter des droits de péage sur les routes du savoir, ou refusent l’éducation à ceux qui n’ont pas de moyens, c’est eux qui devraient subir le regard sévère d’un procureur outragé.

Ce que le Département de la justice a fait endurer à Aaron pour avoir essayé de rendre notre monde meilleur, ils peuvent vous l’infliger. Notre armée n’est pas réduite à un loup solitaire, elle est forte de milliers de citoyens, beaucoup d’entre vous dans cette pièce, qui se battent pour la justice et le savoir.

J’affirme que nous sommes une armée, et je mesure bien l’usage de ce mot car nous affrontons des personnes qui veulent nous emprisonner pour avoir téléchargé une base de données afin de l’examiner de plus près, nous affrontons des personnes qui croient qu’ils peuvent nous dire ce que nous pouvons lire et ce que nous pouvons dire.

Mais quand je vois notre armée, je vois une armée qui crée au lieu de détruire. Je vois l’armée du Mahatma Gandhi marchant pacifiquement vers la mer pour récolter du sel pour les gens. Je vois l’armée de Martin Luther King marchant pacifiquement mais avec détermination sur Washington pour réclamer ses droits, car le changement ne coule pas de source, il provient de luttes continues.

Quand je vois notre armée, je vois l’armée qui crée de nouvelles opportunités pour les pauvres, une armée qui rend notre société plus juste et plus égalitaire, une armée qui rend le savoir universel.

Quand je vois notre armée, je vois les gens qui ont créé Wikipédia et l’Internet Archive. Je vois ceux qui ont programmé GNU, Apache, BIND et Linux. Je vois ceux qui ont fait l’EFF et les Creative Commons. Je vois les gens qui ont créé notre internet en tant que cadeau au monde.

Quand je vois notre armée, je vois Aaron Swartz et j’ai le cœur brisé. Nous avons vraiment perdu l’un de nos anges gardiens.

J’aimerais que nous puissions changer le passé, mais c’est impossible. Par contre, nous pouvons changer le futur, et nous le devons.

Nous le devons à Aaron, nous nous le devons à nous-mêmes, nous le devons pour rendre notre monde meilleur, en faire un lieu plus humain, un endroit où la justice fonctionne et où l’accès à la connaissance est un droit de l’Homme.

>>> Crédit photo : Open Knowledge Foundation (Creative Commons By)

>>> Source sur : http://www.framablog.org/index.php/post/2013/02/11/aaron-swartz-armee